La Petite Cour
« Paris 6e: la Petite Cour façon Kampei »
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Didier Chambeau, notre avocat gourmet, a détecté une nouvelle toque japonaise à la tête des fourneaux de la Petite Cour de la rue Mabillon. Suivons son minutieux passage en revue.
C’est une marée montante qui ne fait pas d’écume, une nouvelle vague de chefs japonais prenant possession des pianos parisiens après avoir appris à mettre en valeur nos traditions culinaires avec un œil tout neuf, celui du pays du Soleil levant ! On est déjà sous le charme des lieux. Anciennes écuries du Palais du Luxembourg sous Marie de Médicis, entrée par une passerelle qui surplombe la terrasse pavée en contrebas de la rue Mabillon, vestige du niveau du Paris de l’époque, la descente des marches en pierre usées par les pas et par le temps, les pavés d’une cour miraculeusement épargnés par mai 68, un Saint-Germain-des-Prés bucolique, un vrai coin de province dans la capitale.
La salle est grande, banquettes et sièges en velours rouge dans le style Napoléon III, murs jaune et tables en bois brun recouverts de résine. Cette petite cour de Jean-François Larpin, remarquablement tenue par le souriant Bruno Boucheron est à présent entre les mains de Kampei Hisaoka, ancien sous-chef du Sofitel Faubourg, de la Maison Blanche des frères Pourcel avant de devenir sous-chef de l’Oasis à la Napoule.
Une présentation soignée avec de la couleur mais tout en discipline, des cuissons maîtrisées, un art du dressage à l’image d’une personnalité calme et professionnelle. Le tourteau décortiqué, mayonnaise à la vanille, en finesse avec un vent de marée iodée ou le carpaccio de dorade et roquette, avec un art consommé de la découpe en transparence qui révèle la chair subtile, nous voilà déjà ravis d’avoir choisi l’étape. La lotte rôtie, bouille de poissons et toast à l’aïoli est exquise, servie avec une purée maison. Les gambas sauvages décortiquées, sauce Thaï sont à elles seules une merveille de cuisson, goûteuses comme on les aime, fort copieuses, accompagné d’un riz Nial délicieusement parfumé.
Le cheesecake et pamplemousse est une gourmandise en légèreté, le baba au rhum permet aux amateurs de repartir comblés tout comme la « Tatin » aux pommes revisitée. Voilà une table qu’on aime à faire connaître, car si cette petite cour est incontournable pour sa terrasse protégée par un auvent qui descend dès la première goutte de pluie, ce souffle tout neuf permet de tenir une promesse, celle d’y revenir.