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Les chuchotis du lundi : le retour de Garfagnini, Julia Sedefdjian et ses amis, la 2e mort de Champerard, le Michelin à Budapest, Cala Rossa dans la course aux étoiles, Charial lâche du lest, Joulie rachète la Strasbourgeoise

Article du 2 avril 2018

Le retour de Marco Garfagnini

Marco Garfagnini aux Airelles © GP

On l’a laissé il y a quelques mois à Noirieux. Il rempile aux Airelles cet hiver où sa saison s’achève cette semaine. Battant pavillon Pierre Gagnaire, à l’enseigne Piero TT, Marco Garfagnini a exécuté avec succès une partition inaugurée au George du Four Seasons George V, sous le sceau de José  Silva, qui l’avait déjà  lancé ainsi au Il Lago du Four Seasons les Bergues de Genève. Mercenaire de luxe, à chaque fois étoilé (au Il Lago, au George, à Noirieux), Marco devrait récidiver aux Airelles. Même si certains grands chefs, comme Yannick Alléno et Alain Ducasse, lui auraient fait des appels du pied pour travailler à lui en créant une table italienne avec sa signature. Où sera-t-il cet été? Rien de sûr, ni de signé. Mais on murmure que le groupe de Stéphane Courbit, Lov Collection, aurait racheté la Messardière à Ramatuelle. Une table italienne signée Garfagni lui irait bien au teint. Nom de code de ce projet non encore officiel : Dolce Eva. A confirmer…

Julia Sedefdjian et ses amis

Julia Sedefdjian © GP

Elle s’est souvenu de son enfance niçoise, de sa formation, dès 16 ans, à l’Aphrodite niçois. Julia Sedefdjian, qui eut sa première étoile à 21 ans aux Fables de la Fontaine, n’en a que 23 ans aujourd’hui. Elle vient, avec ses collègues et amis Grégory Anelka, ex maestro de salle aux Fables de la Fontaine et  Sébastien Jean-Joseph, son lieutenant de cuisine, de créer un lieu drôle, gai, moderne, en lieu et place d’Itinéraires. La cuisine joue le marché, les idées du jour, avec des d’évidentes inclinaisons niçoises (l’enseigne signifie « petits bisous » en patois nissard). Pissaladière, poitrine de cochon caramélisée avec sa mousseline de céleri rave, cacahuètes, condiment herbacé ou encore, en vedette, la « bouillabaieta« , avec rouille et croûtons, une bouillabaisse extra fine au bouillon corsé, relevé de pastis, sont quelques uns de ses plats stars. Le téléphone :  01 42 02 59 19. L’adresse : 5 rue de Pontoise dans le 5e. Juste à côté, au 8 rue Poissy, dans l’ancienne Bocca Rossa de Sylvain Sendra, elle s’apprête à ouvrir une annexe consacrée à la cuisine des Caraïbes, sous forme de tapas à partager. Le nom: Bô.

La 2e mort de Marc de Champérard

René Pérard alias Marc de Champérard en 1985 © Maurice Rougemont

Il était l’homme que tout le monde aimait détester, le grand méchant loup, celui qui crachait volontiers dans la soupe, qu’il dégustait pourtant avec une malice  constante sans jamais se lasser. Vaincu par une terrible et foudroyante maladie, René Pérard, alias Marc de Champérard, qui avait créé il y a 35 ans le guide portant son nom et qu’avait racheté depuis Alain Bauer, son compagnon en maçonnerie, s’est éteint dans le silence au début de la semaine passée. Drôle, cultivé, intelligent, mais aussi manipulateur hors pair, provocateur, homme de réseau et d’entregent, il décède quelques jours après avoir fêté ses 70 ans, et quelques semaines après la disparition de celui que l’avait fait connaître à Lyon, jadis. C’est Paul Bocuse, en effet, qui l’avait présenté au tout Paris des médias gourmands, pensant lancer un pavé dans la mare du Gault-Millau, avec qui ses rapports alors n’étaient pas au beau fixe. Mais Marc de Champérard, originaire de Juliénas, élevé à la Croix Rousse, qui tenait une affaire de photocopieuses dans la ville des Gones, allait grandir tout seul et rejeter certains de ceux qui l’avaient lancé. On se souvient de  l’affaire de la côte rôtie de Guigal versée par MDC dans le bac à plantes vertes du restaurant de Collonges dont il devait, après cet esclandre, se voir interdire l’accès. Un temps aidé par Peugeot, qui commanda ses guides par milliers pour ses nouvelles voitures, il fut relayé par son ami Alain Bauer, le criminologue célèbre et ex maître du GODF, qui allait récidiver avec la Caisse des Dépôts, et avec qui il devait diriger une collection de livres aux PUF (les Presses Universitaires de France). Après l’un de ses derniers coups d’éclat en 2012 (où il décidait d’exclure de son guide des tables mythiques comme celles de Bocuse, Guérard et Troisgros), il se faisait plus discret. S’il a disparu de la scène médiatique il y a déjà cinq ans, non sans quelques polémiques, sa mort véritable aura été accueillie la semaine passée par un silence étrange et révélateur.

Le Guide Champérard 1989 © DR

Le Michelin à Budapest

Cérémonie du Michelin à Budapest © DR

Michelin: roi gourmand de l’Europe. C’est le message passé lundi dernier à Budapest par la direction du guide rouge, Alexandre Taisne et Michael Ellis en tête, à l’occasion du nouveau « Michelin des Villes d’Europe ». Pour l’occasion, de nombreux chefs trois étoiles avaient fait le déplacement, parmi lesquels, les français Guy Savoy, Arnaud Donckele, Arnaud Lallement, Pascal Barbot, Frédéric Anton, Christophe Bacquié. Pour l’occasion, deux nouveaux prix ont été crées : celui du meilleur jeune chef européen remis à Niall Keating du The Dining Room au Whatley Manor, Relais & Châteaux dans la campagne anglaise, et celui du meilleur mentor européen à Christian Constant, qui a formé de nombreux chefs dont Eric Frechon, Jean-François Piège et Yves Camdeborde. « Ils ont, chacun à leur manière, réussi et dépassé le maître. C’est ma plus grande fierté. A eux maintenant de transmettre» a conclu le chef du Violon d’Ingres qui lui n’a qu’une étoile, mais une aura importante.

Cala Rossa dans la course aux étoiles

Lise Canarelli © DR

Nouvelle donne au Grand Hôtel de Cala Rossa, le mythique Relais & Châteaux corse du golfe de Porto Vecchio. Paul, le fils de Toussaint, le patriarche, qui gère déjà le domaine de Murtoli, avec ses soeurs Hélène et Lise, reprennent la maison après que leur père ait annoncé officiellement sa retraite. Leur propos: redonner à ce cinq étoiles de légende, sur sa plage idyllique, le visage de la Corse d’aujourd’hui. Dans le respect des traditions. La nouveauté : la Table de Cala Rossa, le restaurant gastronomique que dirige le chef Pascal Cayeux, sera réduit à 30 couverts, dans un espace plus intimiste et centré sur l’excellence culinaire. Avec pour but de retrouver l’étoile que papa Toussaint avait envoyé valser l’an passé. Un restaurant méditerranéen de 80 couverts complétera l’offre de restauration, ainsi qu’une formule dite « I Piattini » – les « petites assiettes » en corse -, déclinée autour des deux bars de l’hôtel. La décoration de Cala Rossa sera entièrement repensée, avec des chambres et des suites réduites en nombre, mais plus spacieuses. Une chambre sera prévue en extérieur, pour les tempéraments les plus aventureux, ou les plus romantiques. « Avec mes sœurs, et avec lui, nous allons poursuivre ce que notre père a mis en place ici depuis 1977, explique Paul Canarelli. Notre famille sera comme à son habitude présente du matin au soir. Comme le Domaine de Murtoli, avec lequel des liens se tissent naturellement, le Grand Hôtel de Cala Rossa est une aventure familiale. » On gage aussi que l’hôtel sera plus ouvert que du temps de Toussaint qui avait interdit l’usage des portables et fameux pour avoir mis à la porte un certain nombre de célébrités. Ainsi Jean-Paul Belmondo, avec ses deux chiots, Christophe Dechavanne, ou encore Giorgio Armani, en maillot de bain.

Hélène Canarelli © DR

Jean-André Charial lâche du lest

Jean-André Charial © Maurice Rougemont

Jean-André Charial, qui gère avec componction le domaine de Baumanière, légué par son grand père Raymond Thuillier aux Baux de Provence, relancé, modernisé et redécoré par lui et son épouse Geneviève, agrandi aussi avec l’achat du Prieuré à Villeneuve-les-Avignon, dément toute rumeur de vente, rapportée et entretenue par notre confrère A Tabula. Avec son chef Glenn Viel, il assure repartir à la reconquête de la 3e étoile à l’Oustau. En revanche, il  ne sera plus gérant au Strato de la famille Boix-Vives, propriétaire des skis Rossignol, où il est titulaire d’une étoile. Mais se contentera de superviser la partition restauration de leur hôtel de Courchevel.

Christophe Joulie rachète la Strasbourgeoise

Christophe Joulie © GP

On savait que Rodolphe Biron, ex patron du Stella, et toujours propriétaire du Bistrot du Parc à Neuilly, soldait son empire. Voilà qu’il vient de vendre la Strasbourg à Christophe Joulie. Pour ce dernier, qui possède déjà Sébillon à Neuilly, André rue Marboeuf, les Congrès Maillot et Auteuil, l’Auberge Dab près du Palais des Congrès, le Mouton Blanc à Auteuil, le Montparnasse 1900 et l’Européen face à la Gare de Lyon, les Grandes Marches à la Bastille, le Boeuf Couronné à la Villette, doublé d’un hôtel, Sébillon à Neuilly, enfin le Wepler, racheté il y a quelques mois aux Bessière place Clichy, c’est, si l’on compte bien, la treizième pièce de son empire. Christophe, qui a succédé à son père Gérard, a gardé le souci – très aveyronnais – d’assurer le bon rapport qualité-prix partout. A la Strasbourgeoise face à la gare de l’Est, il peut compter sur ce briscard de Pascal Burtont qui tient la maison depuis trente ans.

Pascal Burtont et le service à la Strasbourgeoise © GP

Les chuchotis du lundi : le retour de Garfagnini, Julia Sedefdjian et ses amis, la 2e mort de Champerard, le Michelin à Budapest, Cala Rossa dans la course aux étoiles, Charial lâche du lest, Joulie rachète la Strasbourgeoise” : 1 avis

  • Atccdg

    Bonne chance à Baieta, mais ce sera dur d’y aller sans se dire qu’à la place avant il y avait le fabuleux Itinéraires…

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