Passions et Gourmandises
« Poitiers: Toix, le magicien de St Benoît »
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Drôle de zèbre ! Natif de Perpignan, passé en Angleterre, au Waterside Inn, le trois étoiles de Michel Roux à Bray on Thames, il a bien failli arrêter la cuisine pour s’en aller cultiver pommes et poires. Avec sa femme, Laure, native de Cholet, Richard Toix s’est installé, quinze ans durant, à l’Encloître, au Champ de Foire, ralliant, enfin, depuis cinq ans, les abords de Poitiers, dans un cadre moderne à fleur de Miosson, la douce rivière d’ici.
Le cadre est clair, spacieux, fonctionnel. Le service est amical, vif et complice. Les vins racontent des histoires d’ici et de pas très loin : chenin Guimbelot de chez Henri Jammet à St Sornin en Charente, saumur champigny les Terres Chaudes de chez Thierry Germain. La cuisine ? Un éblouissement constant, avec une précision technique totale, sans faribole d’aucune sorte.
Il y a, certes, des émulsions en vogue. Mais elles ont du goût ! Œuf en texture fumé avec truffes et parmesan en flanc, plus l’œuf venu du siphon façon mayonnaise aérienne (magnifique exercice de style!), langoustines à la plancha dans un bouillon champignons voilé sous sa croûte de beurre noisette, croustillant de pommes de terre aux truffes, en espuma sous son chips, ris de veau au beurre frais et purée d’artichaut truffée, plus garniture végétale (farine de châtaignes et malt) : du sans faute, net, clair, sans bavure au service des produits impeccables ici servis.
On ajoute des desserts dans le ton de l’époque, qui revisitent parfois les classiques avec malice, même s’ils jouent un peu trop avec le mou et le gélatineux, au détriment du croquant : vacherin croustillant exotique avec sa galette au beurre salé genre « broyé du Poitou » et vaporeux de « main de Boudha » (ce citron exotique avec ses cinq doigts), le tiramisu version légère et mini (un peu gadget !), la forêt noire 2012 et le cône praliné citron avec sa crème glacée Carambar.
Bref, on ne s’embête pas une seconde chez Toix. Au dehors, la promenade Jean le Bon attend les marcheurs qui sillonne le pays en forêt. On peut l’emprunter pour une balade digestive. Mais, comme tout ici est fort léger, c’est juste la cerise (champêtre) sur le gâteau.
je m’y suis arrêté à l’heure du déjeuner; un festival de saveurs époustouflantes…
Nous, nous avons pu savourer, c’est un délice, l’association plat / vin sublime, une maîtresse de maison qui vous accueille avec une gentillesse extrême, un sommelier au top, un personnel de salle discret et efficace sans compter sur ceux que l’on ne voit pas mais qui sous la baguette du chef nous concoctent des plats dont vous avez encore les saveurs dans la bouche le lendemain ! Ce restaurant vaut le détour.
Ce genre de Marx au petit pied m’inquiète toujours un peu… Mais, bon, puisse que vous le dites…
Il faut bien comprendre que ce n’est plus de la cuisine , c’est de la pure magie
Il fut un temps, cher Gilles, où chacune de vos notes était agrémentée des coordonnées du site Web de l’établissement visité, et pour les internautes gourmands que nous sommes, comprendre « paresseux », c’était ma foi fort pratique. Allez hop : http://www.passionsetgourmandises.com/index.php
(Je précise bien entendu que je n’ai jamais mis les pieds dans le restaurant de Richard Toix, enfin pas encore.)