Mori Venice Bar

Massimo Mori © GP

Le monde change, les grèves passent, les manifestations s’intensifient : le Mori Venice Bar reste fidèle à lui-même. Place de la Bourse, face au palais Brongniart, le cadre signé Starck,  pour ce qui fut jadis « Bon », se bonifie et se patine. Massimo Mori qui gère une table étoilée et une trattoria sous le label Armani, boulevard Saint-Germain, y fait montre de pédagogie et de savoir-faire.

Oeuf poché à la poutargue © GP

Le jambon de la Corte Pallavicina, de chez Massimo Spigaroli, près de Zibello, est toujours proposé sur sa marquise de faïence, doublé d’une assortiment de piquantes moutardes aux fruits de Crémone. Le vitello tonnato est devenu « tonnaro », avec sa crème thonnée. Le carpaccio de bar s’additionne de poutargue. Comme l’œuf poché à la crème de parmesan. Alors que la pomme de terre au four est proposée largement crémée aux truffes.

Pomme de terre face aux truffes © GP

On ajoute les « tajarin », ces minces nouilles maison aux truffes noires du Piémont qui fournissent l’exemple d’un beau service au guéridon, et l’on fait une place à la part pour la zuppetta de fruits de mer, aux gnocchi et ravioli comme à Venise. Sans omettre un choix de vins sans pareil, d’où l’on extrait la Braccesca en Vino Nobile di Montepulciano veillée par la famille Antinori, plus le splendide Lodaï (mixant san giovese, merlot, cabernet sauvignon) de la Tenuta Fertuna en Maremna toscane.

Zuppetta à la vénitienne © GP

Enfin, on fait place au grand chariot des glaces turbinées minute, unique à Paris, avec cette belle glace vanille au vinaigre balsamique (mais pistache, chocolat ou moutarde de Crémone ne sont pas mal non plus). Et l’on achève sur une liqueur Amaro ou une grappa de Nonino ou, plus rare, du regretté Romano Levi. Viva Mori, aubergiste italien heureux à Paris!

Service des glaces © GP