Les chuchotis du lundi : 3 étoiles pour Nasti, Alléno met la gomme, l’Alsacien de la Villa, Gagnaire à Nîmes, Sébastien Schmitt le retour, Hélène Darroze en septembre, les soeurs Rostang au Balthazar

Article du 18 juin 2018

3 étoiles pour Olivier Nasti ?

Olivier Nasti © GP

Il a tout changé: décor, équipe, salle, style. On vous a parlé. Fringant MOF 2007, deux étoiles au compteur, il a mit le paquet avec son cadre sobre et boisé, un staff renforcé, une cuisine au top, des vins au mieux de leur sujet, des desserts pleins d’envolée, des poissons d’eau douce, mais sauvages, ou de mer, du gibier et de la volaille de Bresse de chez Miéral, plus de divins à côtés (pain, beurre, délicatesses de fin de repas hors norme) pour se repositionner au « top » du guide rouge. On voyait venir le futur 3 étoiles du Grand Ouest (Alexandre Couillon à Noirmoutier, Olivier Bellin en Finistère, Christopher Coutanceau à la Rochelle). Et si le prochain trois étoiles c’était lui: Olivier Nasti, natif de Belfort, vantant l’Alsace et les Vosges à Kaysersberg dans son Chambard rajeuni?

Yannick Alléno met la gomme

Quand Yannick Alleno imite Thierry Marx © GP

Il est partout, chez Ledoyen, bientôt au BeauPassage de la rue de Grenelle (à l’Allénothèque, qui ouvre le 25 août), à Courchevel (mais c’est l’hiver, au Cheval), à Hong Kong (où ses deux Terroirs Parisiens s’apprêtent à faire mue gastronomique. Au Pavillon Ledoyen, avenue Dutuit, au coeur des Champs-Elysées, il est à la fois présent dans son trois étoiles (au premier étage) et des ses salons du rez de chaussée (où il accueillait, à la fois, jeudi soir, son collègue trois fois étoilé David Kinch du Manresa de Los Gatos en Californie, sur le thème l’amitié franco-américaine, et le tout Canal Plus qui y fêtait, avec humour son adieu au football, sans omettre ses clients « normaux » du 3 étoiles et inaugurant dernière pépite: l’Abysse , une table nippone haut de gamme, ouvrant sur une sculpture évoquant les abysses marins, donnant l’occasion au maître ès sushis Yasunari Okazaki de s’exprimer. On vous raconte tout très vite.

L’entrée de l’Abysse © GP

Corse: l’Alsacien de la Villa

Jérôme Voltzenlogel © GP

La Villa à Calvi? Ce fut le premier deux étoiles de Corse. On connut là jadis Christophe Bacquié, qui eut ici deux étoiles, puis Sébastien Sévellec, puis Laurent Renard. C’est aujourd’hui le quasi inconnu Jérôme Voltzenlogel, 28 ans, originaire de Lampertheim, sérieux comme on l’est en Alsace, qui tient les rennes des fourneaux avec rigueur, et règne avec bonhommie sur une fringante équipe au fait de son sujet. Ce jeune ancien de chez Orth à Brumath (feu-l’Ecrevisse), Pascal Bastien (le Cheval à Lembach), passé, entre autres, en Savoie chez Jacob au Bateau Ivre et chez Ombremont, Carrier à Chamonix, Sulpice à Val Thorens, le Strato et le Kilimandjaro à Courchevel, mais aussi à l’Oasis à la Napoule, avant d’être le second de la maison, durant trois ans, joue la mer et les jardins avec finesse et adresse. Dans un cadre de salle à manger de plein-air idyllique, face à la mer et la piscine principale, les assiettes valsent belles, vives, jolies, colorées. Carpaccio de langouste et vinaigrette cuite, tarte aux légumes du potager, poireaux et truffes d’été et chapon au four, découpé au guéridon, avant les jolis desserts de la pâtissière Mélanie Alamo (ah, sa « tarte » au chocolat!). La maison a toujours son étoile. On comprend pourquoi. On vous en reparle.

Pierre Gagnaire à Nîmes

Pierre Gagnaire à Danang © PG

Il était à Danang au Vietnam cette semaine, a resigné au « Piero » des Airelles de Courchevel, tout en redémarrant son « Peir » à la Bastide de Gordes, préparant l’ouverture de son « Piero » parisien, table italienne dirigée par deux chefs toscans au Gaya de la rue du Bac à Paris 7e, et le déménagement du dit-Gaya à la Ferme Saint Simon de Marcelo Joulia. Parallèlement, il continue l’aggiornamento des Fouquet’s du groupe Barrière, sans omettre de veiller sur sa table 3 étoiles de la rue Balzac à Paris et son 2 étoiles de la Grande Maison à Bordeaux. Son tout prochain projet: la reprise de la table de l’Imperator à Nîmes. Cette table de la feria, prisée des fous de corrida, était tombée dans un anonymat dommag.eable. Pierre Gagnaire doit lui redonner son lustre en fin d’année.

Sébastien Schmitt : retour au Clos

Sébastien Schmitt au Sofitel Strasbourg © GP

Il fut l’aubergiste conquérant du Clos de la Garenne de Saverne, sur la route du Haut Barr où il fut jeune chef de l’année au Pudlo Alsace. Après la fermeture inopinée de la demeure, pour des raisons familiales et financières, Sébastien Schmitt avait fait du conseil puis pris en main les fourneaux du Sofitel de Strasbourg à l’enseigne de « Terroir & Co ». Ce (toujours) jeune ancien du Crocodile au temps d’Emile Jung, du Cerf à Marlenheim et du Soldat de l’An II, chez son cousin Georges Schmitt a à Phalsbourg, avait prouvé son talent, qui est grand, pour lier cuisine régionale et créativité. Las, après un an de travail, il donne sa démission. Mais pour une bonne cause : repartir au front chez lui à Saverne et redonner vie à son Clos de la Garenne, momentanément fermé, grâce à un investisseur privé. Le Sofitel Strasbourg cherche lui un nouveau chef.

Hélène Darroze en septembre

Hélène Darroze © HD

On l’attendait rue des Jeûneurs, dans le 2e à Paris, non loin de la République et du Marais, pour ce début d’été. « Rien ne se fera avant septembre« , glisse Hélène Darroze qui n’avait pas encore trouvé le nom du lieu ni l’enseigne. Occupée par ses activités d’animatrice télé à Top Chef, son deux étoiles à Londres au Connaught, son restaurant étoilé de la rue d’Assas que double un salon au rez de chaussée dédié au tapas, plus sa table étoilée du Maria-Christina à San Sébastien, Hélène Darroze ne manque pas d’activités. Elle imagine en tout cas une adresse toute neuve qui sera l’un des événements de la rentrée, cumulant table relaxe, comptoir gourmand et bar à cocktails. A suivre.

Les soeurs Rostang au Balthazar

Anthony le Fur et Guillaume Robert © GP

Le nouveau 5 étoiles de Rennes se nomme Balthazar. L’hôtel s’ouvre rue Maréchal Joffre avec une splendide façade XVIIIe. La Table, elle, possède son entrée sur la piétonne rue Vasselot, avec son patio verdoyant et sa terrasse. Le lieu bénéficie, côté cuisine, du conseil de Sophie et Caroline Rostang. Les deux filles du grand Michel de la rue Rennequin, qui gèrent, dans le quartier des Halles à Paris, Odette, au sein de l’hôtel Céline Maison Albar, ont délégué ici leur chef exécutif Yann Lainé, natif de Rennes, qui retrouve là ses racines. Mais au-delà du conseil, il y a la vie propre de la maison avec son patio au calme, sa salle avec ses recoins, sa vaste table d’hôtel en bois épais: bref, de la chaleur un peu partout. Côté cuisine, Anthony Le Fur, le chef ancien de la Grée des Landes et originaire de la Gacilly, joue une partie fine, légère, ludique, dans l’air du temps. relayé, en salle, par Guillaume Robert, qu’on vit au Fouquet’s à Paris. Saumon fumé au bois de pommier, oeuf coque et purée de pommes de terre confite, gaspacho à la betterave, ravioles de coques et bigorneaux au jus de canard fumé sont prometteurs. On en reparle.

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Publié le 18 juin 2018 par

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