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Les chuchotis du lundi: Akrame rempile, Lognon-Duval tente de sauver Gégé, Alléno fait peau neuve, Ducasse à la reconquête des USA, et de 5 pour Etchebest, Raoux s’impose au Peninsula, adieu à Marie-Lorraine Muller

Article du 31 octobre 2016

Akrame rempile

Akrame Benallal © GP

Akrame Benallal © GP

Il publie un livre qui résume sa démarche chez Ducasse, s’installe « définitivement » dans ce qui fut son restaurant provisoire au 7 de la rue Tronchet, continue de s’épanouir entre Bakou, Hong Kong et Paris. La nouveauté d’Akrame Benallal: ce sera fin décembre la reprise de Devez, brasserie gourmande longtemps fermée face au métro Alma Marceau, en bas de l’avenue Georges V qu’il rebaptise « Shirvan, Café Métisse ». Shirvan? C’est le feu ou la flamme en langue azeri, hommage à ses associés de là-bas. Le lieu ouvrira tôt le matin et en continu, servira des petits déjeuners, comme des casse-croûtes sérieux, et, bien sûr, des repas exquis sur un mode fusionnant, en hommage à la Route de la Soie. On n’arrête pas « Akrame Power » !

Lognon-Duval tente de sauver Gégé

Pascal Lognon-Duval © GP

Pascal Lognon-Duval © GP

Laurent Audiot, avec qui Gérard Depardieu a bâti son mini empire gourmand, est parti pour d’autres aventures, même s’ils publient ensemble ces temps-ci A pleines dents, récit de leur aventures télévisuelles pour Arte, dont également se vendent les DVD de leur série gourmande. En attendant, il s’agit de sauver le dit empire: le bistrot le Bien Décidé rue du Cherche Midi, la poissonnerie Moby Dick, dans la même rue, la Fontaine Gaillon, son navire amiral, place Gaillon, juste à côté de l’Opéra et face au restaurant Drouant dans l’ancien hôtel particulier de Jules Hardouin-Mansart, dans lequel son ami Bernard Magrez, l’homme aux quarante châteaux bordelais est associé. Plus encore l’Ecaille de la Fontaine, petite annexe marine de la maison précédente. Formé chez Guy Martin, passé notamment au Véfour, vu dernièrement au voisin Petit Riche, rue Le Peletier, Pascal Lognon-Duval a été missionné pour sauver le soldat Gégé. On en reparle vite…

Alléno fait peau neuve

Yannick Alléno en cuisine © Maurice Rougemont

Yannick Alléno en cuisine © Maurice Rougemont

Il est le plus beau des trois étoiles hexagonaux. Son restaurant du Carré des Champs-Elysées lui ressemblera: sous la houlette du designer Ermidas Atabeyki, le Ledoyen fera peau neuve, sur le mode sobre et contemporain. En attendant, comme l’a révélé notre confrère A Tabula, les deux Terroirs Parisiens ferment leurs portes avant la fin de l’année (motif: fin de contrat avec Olivier Ginon de GL Events) et le Stay, qui faisait le bonheur du Sofitel Le Faubourg s’arrête lui en avril 2017 (l’hôtel qui battra toujours pavillon Sofitel et Accor vient d’être racheté par un groupe chinois et n’a pas déterminé sa nouvelle formule gourmande). Yannick Alléno toujours présent dans la presse (YAM) et à l’étranger (Dubaï, Taïwan…), hisse plus haut que jamais son pavillon parisien chez Ledoyen.

Ducasse à la reconquête des USA

Alain Ducasse chez Dan Barber © AD

Alain Ducasse chez Dan Barber © AD

S’il a abandonné (provisoirement?) ses ambitions gourmandes de haute volée à New-York, depuis l’échec de la table de grand luxe de l’Essex House sous la houlette de Didier Elena, puis celui d’Adour, dans l’hôtel San Regis, Alain Ducasse reste présent aux USA avec le bistrot Benoît, dans la Grosse Pomme, mais aussi avec le méditerranéen contemporain Rivea à Las Vegas. C’est maigre, direz-vous, pour l’ambition de notre globe-trotter planétaire, crédité de trois étoiles à Londres, Monaco, Paris, sans omettre ses belles tables de Tokyo, Doha, Hong-Kong, de Provence, de Versailles et d’ailleurs. Ducasse entreprend, en tout cas, une reconquête de l’Amérique, avec une récente tournée gourmande qui l’a mené d’un repas à quatre mains le temps d’un festival gourmand  au Benoît à la table carnassière de Wolfgang Puck (Cut), d’une rôtisserie de Brooklyn (Hometown BBQ) à Las Vegas pour le premier anniversaire de Rivea, mais aussi chez Dan Barber, le fameux disciple d’Alain Passard aux environs de Big Apple, dans la banlieue champêtre de NY. Les prémices d’une nouvelle table ?

Et de cinq pour Etchebest

La Cantine Rungis © GP

La Cantine Rungis © GP

Présent rue de l’Ouest et rue Daguerre dans le 14e, à Dupleix dans le 15e, rue du Cherche Midi dans le 6e, Christian Etchebest ouvre une 5e cantine, un peu spéciale celle-ci, car elle est appelée à devenir la cantine gourmande d’un lieu de vie dédié aux gourmets du monde entier: le MIN de Rungis, au sein du nouveau pavillon bio. Cette Cantine du Troquet, qui sera managée par Stéphane Bertignac, ex second de Christian Le Squer chez Le Doyen, ouvrira de 5h du matin à 12h pour les casse-croûte sérieux (pâté en croûte, belles salades et entrecôte), mais aussi les dînettes façon plats du jour, avec soupes de légumes du moment, poissons à la plancha, chipirons et autre délices orientés Sud Ouest, comme aime le promouvoir l’exquis Christian. Le service du déjeuner pourra se prolonger jusque 16h. Pas plus. Le soir, la maison pourra être privatisée. Ouverture prévue: fin novembre.

Stéphane Bertignac et Christian Etchebest © Patrick Lazic

Stéphane Bertignac et Christian Etchebest © Patrick Lazic

Raoux s’impose au Peninsula

Christophe Raoux © GP

Christophe Raoux © GP

Brillant élève de Ducasse, chef exécutif à l’Intercontinental Paris, face à l’Opéra, qui contient notamment le mythique Café de la Paix, Christophe Raoux a repris en main les cuisines du Peninsula Paris. Si les tables « françaises » du lieu (la chic brasserie the Lobby, animée par Laurent Poidevin, et le gastro panoramique l’Oiseau Blanc mené par Sydney Redel) ne changent pas de têtes, le cantonais Lili, au décor shanghaïen théâtral s’est doté d’un neuf chef, Ma Peter, venu de Hong Kong, avec une attention extrême portée aux produits frais et de haute qualité, notamment marins (crabe, anguille), avec pour objectif d’obtenir vite l’étoile qui manque à cette luxueuse demeure. On en reparle vite.

Adieu à Marie-Lorraine Muller

Marie Lorraine Muller © GP

Marie-Lorraine Muller dans les années 1990 © GP

Malgré la maladie sournoise qui l’a longuement rongée avant de l’emporter la semaine passée, elle gardait espoir et enthousiasme, multipliait les idées et les ambitions, voulait relancer la marque maison (« Schutzenberger »), qui devait revenir au premier plan de l’artisanat alsacien, fermée après liquidation judiciaire en 2006. Voilà qu’elle disparaît trop vite, trop jeune, à 49 ans. On garde, bien sûr, en mémoire le sourire de Marie-Lorraine Muller, son rire en cascade, l’intelligence vive de cette brillante élève de Stanford, qui voulait transformer le site historique de sa maison de Schiltigheim en musée vivant et pédagogique sur le thème de la bière, sur le modèle de ce qu’a entrepris Guinness à Dublin. Elle avait également pris contact avec Jean-Georges Vongerichten à New York pour relancer sa brasserie contemporaine du coeur de Strasbourg, l’ex Palais de la Bière, devenu simplement Schutzenberger sous la houlette de l’architecte Jean Nouvel, également fermée en 2006. Espérons que ses projets ne seront pas abandonnés par ses héritiers.

A propos de cet article

Publié le 31 octobre 2016 par

Les chuchotis du lundi: Akrame rempile, Lognon-Duval tente de sauver Gégé, Alléno fait peau neuve, Ducasse à la reconquête des USA, et de 5 pour Etchebest, Raoux s’impose au Peninsula, adieu à Marie-Lorraine Muller” : 3 avis

  • klipfel patrick

    Fanny et moi t’aimons très fort ; decky schmetz un es geld hiett un morhje egal wie mehr sehn

  • Nahmias

    La mort de Marie- Lorraine Muller m’attriste profondément. Je l’ai peu connue mais je me souviendrai toujours de son joli sourire,de sa gentillesse…
    Adieu chère Marie-Lorraine.

  • Gérard Poirot

    LE BIEN DECIDE, rue du Cherche-Midi

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