Ducasse et Maurey vont en bateau

Le 5 avril prochain, Alain Ducasse et Olivier Maurey, de Ludéric et Fêtes, du Mini-Palais, de l’Ami Louis, de Ralph’s, du Café des Concerts, avec qui Ducasse est déjà associé aux Lyonnais et chez Benoît, ouvriront Champeaux, sous la Canopée des Halles. En hommage au marché parisien du XIIe siècle, sous Louis XI. La carte, très brasserie chic et contemporaine, sera visible sur un écran électronique 2.0, style écran d’aéroport, où s’afficheront les plats sortis de la cuisine et l’heure précise de leur disponibilité, avec un effort particulier sur les soufflés, salés ou sucrés. Les fourneaux seront dirigés par Bruno Brangea, ancien chef de Marius et Jeannette, qui sortira ainsi du registre poissonnier qui fut sa spécialité.

Les débuts de Saintagne

Papillon: c’est « la » table qui fait le buzz parisien, ouverte depuis quinze jours, attirant le monde de la presse et des blogueurs, le ban et l’arrière-ban de la cuisine. Ex trois étoile au Meurice (dont on ne sait si c’est lui qui a fait perdre la récompense suprême là bas à Ducasse ou si c’est son départ qui…), Christophe Saintagne a ouvert sa maison avec succès. Le décor – froid, bruyant, franchement raté -, le service – en rodage-, les vins au verre – assez moyens – et la cuisine ludique – comme ce joli « Noir de Bigorre en promenade à Utah Beach » – ont été largement soumis au flot des critiques. Comme cette poire « cramée » avec sa brioche perdue qui a fait grincer quelques tweets, ou cette exquise version mi-ratée mi-réussie du gâteau au chocolat fondant. Bref, le lieu attire. Elle fait, en tout cas, l’unanimité avec son exquise annexe traiteur, le Garde-Manger, créé par Laura Portelli, la compagne du chef. On en reparle évidemment très vite.

Les MCF en Alsace

Du 13 au 14 mars prochain, les Maîtres Cuisiniers d’Alsace accueillent leurs collègues Maîtres Cuisiniers de France venus du monde entier, les logeront entre Obernai et Ottrott, les nourriront de choucroute géante, cochonnailles en folie, bretzels, tartes flambées, de bières et de vins régionaux. Chauvins comme pas deux, les Alsaciens, qui ont refusé tout sponsoring extérieur, joueront la carte régionale à cette occasion, indiquant que la vitrine européenne de la gastronomie que constitue leur belle province, récemment fondue dans un ensemble « Grand Est » avec la nouvelle réforme territoriale, garde sa richesse et son identité. Au programme des réjouissances: visite du Mont Saint Odile, promenade à Strasbourg sur l’Ill en bateaux mouche et soirée music-hall au Royal Palace de Kirrwiller. Hop la, vive l’Alsace gourmande et joyeuse!

Menaces sur le Voltaire

C’est la table préférée des Académiciens Français, Angelo Rinaldi et Jean d’Ormesson en tête. Fameuse pour son cadre feutré, son oeuf mayo à moins de 1 € contrastant avec le standing de la carte, onéreuse, avec sa salade de champignons de Paris crus à l’huile d’olive et ses belles viandes. La famille Picot, ici de fondation, comme l’atteste une plaque sur la façade, qui la loue pour ses faits de résistance, vient de vendre à un trio de jeunes brasseurs (d’affaires) aveyronnais, qui entendent populariser l’institution. On n’en sait guère plus. Et le personnel lui-même comme les (fameux) clients s’interrogent, non sans inquiétude, sur l’avenir de la maison.

Requiem pour Mul Yam

Mul Yam, c’est fini! Le seul membre israélien des Grandes Tables du Monde a dû fermer ses portes il y a quelques semaines, à la suite d’un incendie dû à un court circuit dans une chambre froide. Le lieu, sur le port de Tel Aviv, qui appartient à la municipalité, ne sera pas reconstruit tel quel. Durant vingt ans, Shalom Maharovsky, importateur de fruits de mer et poissons de ligne, dont l’entrepôt se trouve juste en face, et le chef Yoram Nitzan, ont défendu une haute idée de la cuisine marine en Israël (le lieu signifiait « face à la mer« ). Tandis que Yoram cherche une nouvelle affaire avec un partenaire financier, Shalom, lui, envisage une nouvelle table, mais pas forcément dans son pays…

Clément, Guy, la ministre et la soupe aux truffes

Mercredi 17 février, la nouvelle ministre de la culture et de la communication, Audrey Azoulay a remis les insignes de chevalier des arts et lettres à huit membres du Comité Colbert, cette belle vitrine du prestige à la française. Chef de cave en champagne, couturier ou artisan de la mode, mais aussi cuisinier, ils étaient vantés, pour leur savoir-faire par leur président, le porcelainier Michel Bernardaud. La ministre les a félicité avec chaleur et d’autant plus de sincérité que la famille de cette native d’Essaouira possède un splendide Relais & Châteaux nommé L’Heure Bleue. Elle en profitait pour goûter la (divine) soupe d’artichaut aux truffes, avec sa fameux brioche feuilletée et truffée, mitonnée pour elle, dans les salons du ministère par Guy Savoy et Clément Leroy, chef de l’Huîtrade, qui fut celui d’Etoile-sur-Mer, lauréé à cette occasion.

Ducasse se rénove au Meurice

Rien ne s’arrête jamais avec Alain Ducasse. Il ouvre en avril – on l’a dit juste au dessus – à la neuve Canopée des Halles son « Champeaux », vient de chiper à Dominique Desseigne et au groupe Barrière la marque « La Maison de Nicole » (mais chut, c’est un secret!), s’apprête à griffer une table de gare à Montparnasse tout en déposant son nom sur quelques gares désaffectées (mais chut encore, ce n’est pas encore officiel!). Sa nouveauté du moment: le retoilettage par Philippe Starck de sa table doublement étoilée au Meurice, désormais mis en scène par Jocelyn Herland, venu du Dorchester, son trois étoiles londonien, avec le maestro de salle Frédéric Rouen. Bref, Ducasse rouvrira sa table du Meurice le 8 mars prochain. En attendant, il peaufine son concept « Naturalité » qui fait un tabac au Plaza-Athénée.