Canela

Le service © GP

Au coeur du Israel qui bouge, c’est une table qui fait parler d’elle dans la bonne humeur. Elle existe depuis huit ans, est strictement casher, joue la cuisine franco-israélienne avec des idées fusion un brin brouillonnes. Mais l’ensemble séduit par sa fraîcheur et sa sincérité. Le chef Baruch Gadayev est relayé par la petite Jeki Azoulay, qui fut 3e au dernier master chef israélien (remporté par un Allemand de Cologne converti au judaïsme devançant une infirmière arabo-israelienne, symboles de la mixité du pays.).

Baruch Gadayev, Jeki Azoulay et GP © GP

Tout le monde, en tout cas, une bonne partie de la salle, surtout les jeunes filles, veulent se faire photographier avec la petite Jeki, juive religieuse d’origine marocaine, pure autodidacte, qui s’est mise aux fourneaux avec passion. On goûte le carpaccio d’aubergine à la tehina (la purée de sésame) ou de veau, la salade « arabo-israélienne », l’exquise saucisse de canard pimentée, la daurade au citron et à l’ail confit, le foie gras chaud aux cerises sauce à l’orange ou le poulet avec sa crème de curry sans déplaisir.

Saucisse de canard © GP

C’est à la fois vif et franc, avec parfois des embrouillaminis de saveurs, mais aussi de jolis clins d’oeil à l’air du temps. Le public ressemble à celui du nouveau Jérusalem: jeunes filles relaxes entre elles jouxtant Juifs pieux avec leurs tenues de loubavitch conservateurs. Les vins du nouvel Israël défilent (riant cabernet sauvignon de Galil Mountain) et en dessert la « fausse Tatin » revu avec pommes confites et kadaïf gentillet ou, mieux, le chocolat coulant avec sa glace à la crème à la fleur d’oranger amusent…

Dorade à l’ail confit © GP