Au Passage
« Le Passage (Paris 11e): au bon buzz »
C’est le buzz du moment à Paris: une table sympa, drôle, vivante, avec sa cuisine canaille, amicale, enlevée, avec un peu trop de sucré ici, de surcuisson (dans le porc, malgré le ténia: c’est la mode!), de jolis vins, des sourires, une déco style brocante, un air Art déco un brin revu années 1950, fort charmeur. Cela s’appelle le Passage et cela se trouve… dans un passage où jadis travaillaient les artisans du quartier. C’était avant le temps des bobos si joliment évoqué il y a plus d’une décennie (déjà …) par Cédric Klapisch dans « Chacun cherche son chat ».
Bref, nous sommes chez Audrey Jarry, qui a travaillé comme sommelière au Spring, et amené avec elle le sous chef devenu chef James Edouard Henry. Ce que son nom ne dit pas c’est que le bonhomme est australien, a l’oeil ouvert, cuisine le cru avec une malice un peu brut de décoffrage, l’héliantis, le radis, bref les légumes dans le vent. Le chic de la maison: des prix tout petits, surtout le midi, avec un menu à l’ardoise à 17 € qui délivre une entrée, deux plats au choix et le dessert.
Ce midi, avec le copain/cousin Bruno Verjus, c’était bonite avec radis (et olive noire séchée), puis lieu jaune et purée d’héliantis caramélisé (et salade) pour lui et échine de porc servie quasi saignante (et le même accompagnement de légumes) pour moi. Bref, c’est à la fois joli, frais, un peu court, un peu facile, mais forcément sympa, séducteur autant qu’accrocheur.
On ajoute une jolie pomme façon crumble déstructuré qui passe comme une lettre à la poste. Plus des boissons amusantes. Un coup de « bière de Bourges », blonde et légère, forcément dessoiffante en apéro, puis un bourgogne vif et joliment fruité proposé en fillette à 18 € et signé Philippe Boire – eh oui, ce n’est pas une blague, les vignerons ont souvent des noms décapants: prenez Cirotte et Pinard à Sancerre!), joli comme un cadeau.
Le café servi en verre transparent est impeccable. L’addition douce un rêve (56 € à deux – le prix d’un hors d’oeuvre dans un palace) et l’ambiance à la gaîté comme un printemps qui renaît dans un passage du vieux Paris revisité.
Malgré un prix important (prix quasi unique de 10€/tapas) il y est impossible de manger à sa faim car les assiettes ne sont vraiment pas remplies. En plus, la faim est attisée par le fait que les tapas sont servies au compte-goutte : il faut compter pas moins de 20 minutes entre chaque tapas pourtant commandées en même temps ! La cuisine est bonne mais sans plus (Plusieurs des tapas commandées baignaient littéralement dans l’huile !). Après 21h30 les deux tiers de la quinzaine de tapas de la carte ne sont plus disponibles (j’avais commandé avant, ouf ! Mais il y avait la queue dehors..). Le personnel, manifestement surchargé est absent (oubliée, j’ai du réitérer ma commande de vin) et assez désagréable ; en sortant des toilettes, sans s’excuser, une serveuse qui se précipitait vers la cuisine voisine m’a bousculé en commençant à me pousser de son chemin. Bref, dans ce quartier on peut facilement trouver mieux pour moins cher ‼
Une équipe délicieuse et sympathique boosté par un Henry James au talent prometteur !
Food Intelligence Buisiness, vous êtes vraiment affamé cher Bruno !
Bruno Verjus participe/recrute des chefs et des restaurateurs pour leur apporter de la visibilité et des réservations, moyennant une « participation » de 2400€:
http://chrisoscope.com/2012/03/01/connaissez-vous-bruno-verjus-food-intelligence-et-must-eat/