Monsieur le Prince
« Un prince démocratique (Paris 6e) »
Cela s’appelait Maître Paul. C’était une gentille ambassade comtoise et aimable, menée jadis par Paul Maître qui devint vigneron en pays de bourgueil à Benais. Curnonsky y avait sa plaque. Romain Hadjaj, qui a fait l’Ecole Hôtelière de Lausanne, a revu la maison avec gaîté et sobriété, la débaptisant, sans toutefois lui faire perdre son âme. Un ancien de la Tupina à Bordeaux y mitonne des mets du jour et de toujours, sans omettre l’esprit terroir qui régnait fort civilement ici.
Ce qui vous attend là? Le potage du moment (un velouté de carottes au poivre de Madagascar ce midi), une tarte fine aux légumes et fenouil, une assiette de charcuterie lyonnaise signée Bobosse à St Jean d’Ardières, un carpaccio de daurade aux épices et mesclun. Bref, du sérieux et du fin, servi avec légèreté, précision sans anicroche.
Il y a encore la cassolette de vin jaune, pommes de terre et morilles en clin d’œil au registre d’avant, servie dans sa petite cocotte Staub, le cabillaud au jus de veau et aux champignons (des trompettes) ou encore le joli parfait à la clémentine corse dans sa coque de chocolat avec son sablé breton. Cela n’est pas révolutionnaire, mais fort savoureux. Les éditeurs du quartier, qui aiment autant la salle du fond que celle, façon bibliothèque, du premier étage, ont déjà choisi cette adresse ancienne renouvelée parmi leurs tables d’élection.
Service prompt, jolis vins (chinon les Graves de Fabrice Gasnier) et menus pratiques aux tarifs pas bêcheurs.