Bloom Garden au Bloom House Hotel

Raphaël Gerby, Olivier et Eden Streiff © GP

Olivier Streiff ? Il y a belle lurette que l’on suit ce Lorrain longtemps en exil sur la Côte d’Azur, à la Chèvre d’Or, avec Jean-Marc Delacour, puis, comme chef, au Maya Bay de Monaco, au Vistamar de Roquebrune-Cap-Martin, avant de le retrouver à Saint-Tropez à la Bastide, puis à Beaulieu-sur-Mer, à la Raison Gourmande. Il avait repris, en Bourgogne – dont son épouse est originaire –, le Relais de Saulx à Beaune. Avait, entre temps, défrayé la chronique gourmande avec son élimination surprise en demi-finale de Top Chef 2015. Voilà qu’on le retrouve dans le 10e arrondissement, à deux pas de la Gare de l’Est (on n’échappe pas à ses racines), au sein d’un hôtel moderne et de sa table ensoleillée qui multiplie les influences.

Velouté de châtaignes grillées, crème à la noix ©

Cela s’appelle « Bloom Garden »‘ et cela tient à la fois du patio andalou, du riad marocain, de l’hôtel anglais avec son grand bar cosy façon caravansérail cosy. Olivier Streiff a lui-même changé de look : le côté gothique à la Marilyn Manson a fait un place un visage plus sobre façon 1900, « brigades du tigre » ou « major Thompson ». Il sait s’entourer d’une équipe sûre, comme le jeune Raphaël Gerby (formé par Frédéric Anton, autre lorrain…) en cuisine et son neveu Eden Streiff, natif de Saint-Avold, qu’on vit il y a peu au Plaza Athénée.

OEuf Mayo, raifort, poutargue © GP

Sa partition, au déjeuner, est un tour de force, ravissant, pour 32 €, avec des produits de qualité et une réalisation pointue. Au programme : velouté de châtaignes grillées avec sa crème montée à la noix du Périgord, ceviche de daurade, citron vert, cocos blancs, grenade et coriandre, terrine de volaille, radicchio (chicorée de Trévise), pickles d’oignons ou encore oeuf mayo avec raifort et poutargue, mais aussi poireaux et oeufs de saumon font des hors d’oeuvre de choix.

Ceviche de daurade, cocos blancs, grenade © GP

On passe sur le suprême de volaille, un peu sec, même s’il s’accompagne fort bien de avec pesto, pommes frites maison genre pommes allumettes et mâche. Mais les linguine alle vongole charment sans mal avec leur côté pimenté et le splendide black cod sauce miso, avec sa crème de daïkon (le navet japonais), son riz sauté, sésame, fait figure de morceau de bravoure du repas.

Black cod sauce miso, crème de daikon © GP

Les desserts sont l’une des parties fortes. Les Lorrains, on le sait, ont le bec sucré. Ainsi l’exquise crème brulée (très) vanillée avec son sorbet mangue/passion, le délice chocolaté Pérou 65% (avec mousse, glace, crumble), le baba au rhum et fruits exotiques ou encore la tartelette aux poires amandine, glace vanille. Joli choix de vins au verre, mais les cocktails et mocktails de Victor Delpierre (comme l’arganier et la gentiane, sans alcool) font des escortes malicieuses.

Crème brulée vanille, sorbet manque passion © GP