Agapé Bistrot
« L’Agapé Bistrot (Paris 17e): bistrot et ta soeur? »
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Ce sera l’un des événements de l’été: ouvert le 1er juin, cette vraie/fausse annexe de l’Agapé offre, en lieu et place de l’ancien Bistrot de l’Etoile de Bruno Gendarmes et de Guy Savoy des plats exquis et fins, une ambiance douce, un cadre amusant et joli tout plein dans les tons rouge, avec son comptoir, son oeuvre d’art sur le thème des papillons, ses céramiques au sol, ses salons en fin de salle, plus une terrasse accueillante, un service alerte, bref, du beau, du bon, des menus sympas, des prix pas forcément tendres, mais de la qualité à tous les étages.
Aux commandes: Olivier Lefranc, qu’on connut coincé à la maison mère, qui, ici, décravaté, s’amuse, rigole, sourit, raconte « sa » maison neuve avec faconde; plus, aux fourneaux, le maestro Katsuaki Okiyama, ancien du Taillevent, de la Table de Robuchon et du Clos de la Violette à Aix, fait mine de faire du canaille ménager alors qu’on est en plein rustique chic avec talent. Je m’explique: Le velouté maraîcher avec ses légumes du moment, son « espuma rafraichissante », avec courge, carotte, ponzu, yuzu, l’épeautre façon risotto avec son oeuf mollet, le tartare de boeuf (signé Hugo Desnoyer) assaisonné pile poil, avec ses sucrines, la côte du Limousin (toujours de Desnoyer) si tendre, avec sa ratatouille, son caviar d’aubergines sont de la haute couture gourmande.
Ajoutez y de jolis vins de soif (comme ce Lard des Choix, vin de pays
rhodanien signé Dard et Souhaux (à 22 € le flacon), plein de fraîcheur et de fruit, la
soupe de fruits estivale avec sa glace et son croquant, la mousse glacée et caramélisée à la banane flanquée d’une glace vanille sont du travail d’orfèvre. Quand certains de mes copains collègues cherchent leur vérité à Tokyo, je me dis que les bons chefs nippons et malins viennent chez nous porter la bonne parole et rigoureuse. Et que la vérité du goût n’est pas loin.
Je laisse la parole, in fine, à mon valeureux compagnon de table de ce soir (et d’avant hier ou d’après demain), Albert Nahmias, d’habitude plus mesuré, qui me glissa, dans le creux de l’oreille, une fois les mets goûtés et l’addition réglée: « tout est superbe. Mais, dis moi, ils se foutent de nous quand ils appellent ça un bistrot« . Dites: et si c’était mieux que la maison mère?