Le Bois

Ambiance © GP

D’où vient que cette – sinon neuve du moins – récente brasserie des bords de la Muette donne le sentiment d’être transplanté à Deauville. Sans doute que la clientèle est similaire, je veux dire celle de Miocque, du Drakkar ou de la Flambée, avec celle qui zigzague entre Passy et le Ranelagh, que la déco du lieu, neuve mais à l’ancienne, a la gaieté et la clarté d’un établissement de bord de mer.

Velouté de carottes © GP

L’atmosphère est bruyante, surchauffée, le service mi-attentif, mi-désinvolte, vous laisse poser votre manteau sur votre chaise (il n’y a ni patère, ni vestiaire), vous fait attendre sans vergogne entre deux plats et, quand le patron n’est pas là (il possède la Cantina avenue de Versailles) s’agite en tout sens, sans trop d’efficacité.

Salade de magret et champignons de Paris © GP

L’assiette, elle, est sérieuse, remplit son office à coups de tataki de boeuf, coriandre, cacahuète et purée de patates douces, velouté de carottes au curcuma, marrons grillés et chantilly noisette, salade d’endives, romaine , raisins, roquefort, magret, noix, champignons de Paris, joli tartare de boeuf, roquette, câpres à queue, parmesan et frites maison (c’est rare et elles sont bien croustillantes).

Tartare © GP

Il y a encore la côte de boeuf, soi-disant cuite au feu de bois, même si on rend compte à peine, les desserts de grand-mère (crème caramel, riz au lait, pavlova avec sa meringue collante, sa crème vanillée un peu figée), les vins inégaux (gamay de Touraine La Caillerie pas terrible, mais brouilly du château de la Chaize fruité comme l’onde). Bref, c’est gentil, drôle, dépaysant. Il suffirait de pas grand chose pour en faire une cantine.

Crème caramel © GP