Le Relais Plaza au Plaza Athénée

Didier Thomas à l’accueil © GP

Bon, c’est vrai, le dimanche, Werner n’est pas là – au Relais Plaza. Mais ce crooner de charme, qui est le directeur « historique » de ce lieu hors norme, réplique de la salle à manger du paquebot Normandie, avec ses grâces Art déco, son public policé, son service à l’identique, laisse la demeure en de bonnes mains. Le dimanche, donc, et le samedi aussi, c’est Didier Thomas qui officie. Lui, qui fut sommelier au Plaza époque Régence, connaît la musique, les paroles et la chanson, comme le parterre maison. C’est-à-dire le tout-Paris et sa périphérie qui vient goûter là une cuisine de raison, sage et sans folie.

Céviche de carabineros © GP

La carte est signée Alain Ducasse, exécutée au petit point par le maestro Philippe Marc. C’est dire que les classiques sont au rendez-vous, que l’air du temps pénètre là en catimini, que les produits sont au « top », la réalisation sans défaut, les sauces légères, les cuissons douces, les vins choisis avec art. Tenez ce cœur de saumon sur la planche, ce jambon iberico, ce ceviche de carabineros, ces langoustines rafraichies au chou fleur, comme l’œuf mollet au yuzu et poireaux crayons ou le désormais classique cookpot de légumes, qui font des entrées en matière pleines de fraîcheur, en sont des preuves tangibles.

Cookpot de légumes © GP

Côtés mets, la darne de turbot aux topinambours sauce périgourdine, la sole  du jour en filet avec sa purée de céleri aux champignons, le poulet des Landes de la ferme du Raguet simplement rôti en cocotte ou le foie de veau épais avec sa belle purée de pommes de terre, son jus d’oignon, sont sans esbroufe. Et, sur une carte des vins éminemment bordelaise, la Parde de Haut Bailly ou la Virginie de Valandraud font figure de perles à saisir.

Foie de veau pomme purée © GP

Et en dessert, le vacherin Mont Blanc aux marrons et chantilly vanillée, l’entremet « 100% vanille » – auquel on ne reprochera que sa taille mini – ou le riz au lait à la mangue indique que le pâtissier MOF Angelo Musa, qui a remplacé là Christophe Michalak, commence à prendre la mesure du lieu. Voilà, pour un dimanche de fête,  un  lieu exquis à la magie intemporelle.

Vacherin Mont Blanc © GP