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Les chuchotis du lundi: l’UMP chez Benoît, Hollande chez Mavro, l’agenda de Savoy, Laurent à la Poste, Giraud et les Pourcel, Ducasse MOF

Article du 20 avril 2015

Benoît: si consensuel

Juppé, Sarkozy, Fillon, Villepin, Raffarin © Sebastien Valente

Juppé, Sarkozy, Fillon, Villepin, Raffarin © Sebastien Valente/E-Press Photo

Le restaurant Benoît, rue St Martin, est traditionnellement le repaire des membres du conseillers municipaux de Paris, gauche majoritaire en tête. Signe que le lieu est consensuel, c’est la table qu’avait choisie l’UMP pour son repas au sommet du 14 avril, réunissant les anciens premiers ministres autour du patron du parti et ex-président de la république. Au menu, en portions légères: asperges de Provence et sauce mousseline truffée, médaillon de homard et petits pois à la française, barbue avec morilles et sauce vin jaune, fraises et rhubarbe avec crème Borniambuc. Le tout fut arrosé par un St Julien, second vin de Beaucaillou (la Croix de Beaucaillou 2010) auquel tous firent honneur, sauf évidemment Nicolas Sarkozy, qui, comme chacun sait, boude le vin.

Hollande chez les Grecs

Evagoras Mavrommatis, Delanoé, Hollande, Andreas Mavrommatis © DR

Evagoras Mavrommatis, Delanoé, Hollande, Andreas Mavrommatis © DR

Tandis que les instances européennes se penchent avec inquiétude sur la situation économique de la Grèce, François Hollande et l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë ont affirmé dignement et de gourmande façon la présence française chez Andreas et Evagoras Mavrommatis, les frères chypriotes qui tiennent la meilleure table hellène de la capitale. Au menu, des amuses-bouches en mezzé avec carpaccio de poulpe, tarama, soupe concombre et pomme verte. Puis un fumet grec de  légumes, homard et crustacé, crème de fenouil à l’ouzo. Ensuite, une fricassée d’artichauts façon Constantinople avec palourdes et aneth. Enfin une dégustation d’agneau en temps: l’épaule confite, la selle rôtie au halloumi, une feuille de blette farcie avec jus aux olives de Volos. Pas de dessert, mais un Saint-John Commandaria, vin de paille chypriote 1984, un digestif de qualité. Le tout arrosé d’un rouge du Péloponnèse, Goumenissa du domaine Aidarinis. Yamas!

Guy Savoy: les bonnes dates

Guy Savoy et Jean-Pierre Elkabbach © GP

Guy Savoy et Jean-Pierre Elkabbach © GP

On annonçait la semaine passée le déménagement de Guy Savoy à l’Hôtel de la Monnaie, quai Conti, rive gauche. Voilà les bonnes dates du transfert: journée portes ouvertes, pour la presse, et exclusivement sur réservation, le 28 avril, premier service le 19 mai. Enfin réouverture le 2 juin de l’ex Guy Savoy transformé en « Etoile-sur-Mer ». D’ici là, Guy Savoy, qui vient de publier, chez Flammarion, une ode à son métier et un hymne à la joie de vivre, part rejoindre sa table trois étoiles de Las Vegas. Retour à Paris: le 27 avril pour superviser l’ouverture tant attendue…

La Wantzenau: la Poste, Laurent arrive

Jérôme Laurent © DR

Jérôme Laurent © DR

Il fut étoilé à son compte au Cilantro à Arles, avant de passer à Jakarta, pour ouvrir Cassis. Jérôme Laurent, provençal devenu voyageur du monde au long cours, est de retour en Alsace à la Poste de la Wantzenau, remplaçant Laurent Huguet. Cet ancien du Buerehiesel, au temps d’Antoine Westermann et des trois étoiles, passé chez Loiseau à Saulieu, au Pré Catelan et au Louis XV monégasque, aime jouer les saveurs méditerranéennes frottées à la cuisine du monde. Comme Jérôme n’arrive que le 1er juillet et que la place de chef est vacante, c’est Julien Binz, le cuisinier blogueur, en rupture du Rendez-Vous de Chasse à Colmar qui assure la transition en temps que chef consultant.

La Maison Blanche: les Pourcel partent, Giraud arrive

Fabrice Giraud © DR

Fabrice Giraud © DR

Jacques et Laurent Pourcel, qui se repositionnent sur leur grand projet au coeur de Montpellier, se sont retirés de la Maison Blanche à Paris dont ils assuraient la fonction de conseillers gourmands. Un nouveau chef a repris les fourneaux de la maison qui a vue sur toute la rive gauche depuis le bas de l’avenue Montaigne – et ses toits ! C’est Fabrice Giraud, mercenaire au long cours, marseillais d’origine, formé à Londres chez Andrew Harvey, Alain Ducasse à Monaco, le Negresco à Nice, la Grande Cascade à Paris, le Château Grand Barrail à St Emilion, avant de passer au Shangri-La à Shanghaï puis Istanbul. Sa première carte regarde plein coeur côté sud avec des idées fusion, à l’instar d’un tartare de veau avec mangue et coriandre ou un saint-pierre en croûte d’encre truffée aux asperges. Guère loin, en vérité, de l’esprit des frères Pourcel, demeurés quatorze ans fidèles à la demeure…

Un MOF nommé Ducasse

Alain Ducasse © Maurice Rougemont

Alain Ducasse © Maurice Rougemont

Alain Ducasse, qui a parrainé les promotions de MOF cuisinier, n’avait jamais obtenu le titre. En revanche, il vient d’être nommé Meilleur Ouvrier de France Honoris Causa. Pour la petite histoire gourmande, il n’est pas seul à obtenir le titre – « décerné à des personnes qui méritent d’en être honorées par les services éminents qu’elles ont rendus au comité d’organisation des expositions du travail ou aux meilleurs ouvriers de France » – et le droit de porter le col tricolore : en 1974, ce fut Mado Point, veuve de Fernand Point et patronne du restaurant la Pyramide à Vienne, et Shizo Tsuji, fondateur de l’école hôtelière nippone portant son nom et initiateur du premier voyage officiel de grands chefs français, parmi lesquels Bocuse et Troisgros, au Japon. En 1993, ce fut au tour de Paul Haeberlin de l’Auberge de l’Ill, de Gaston Lenôtre, puis de Claude Terrail de la Tour d’Argent de recevoir la distinction. En 1997, Jean Pierre Boisivon, professeur émérite à Panthéon-Assas, administrateur de Lafarge et président du comité d’organisation des expositions du travail, obtient le titre. En 2000, il revint à Pierre Troisgros. Enfin, en 2004, c’est au tour de Jacky Fréon, premier Bocuse d’Or, d’être honoré. A signaler que, depuis Albert Lebrun, tous les présidents de la République Française ont également le droit au titre de Meilleur Ouvrier de France Honoris Causa.

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Publié le 20 avril 2015 par

Les chuchotis du lundi: l’UMP chez Benoît, Hollande chez Mavro, l’agenda de Savoy, Laurent à la Poste, Giraud et les Pourcel, Ducasse MOF” : 1 avis

  • Et moi qui croyais que l’UMP était au bord de la faillite… quelle surprise !!

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