Les chuchotis du lundi: Antoine, Yannick, Alain et Thierry sont fatigués

Article du 27 octobre 2014

Antoine Heerah met son empire en vente

Antoine Heerah © Maurice Rougemont

Antoine Heerah © Maurice Rougemont

Antoine Heerah, mauricien d’origine, formé chez Alain Passard à l’Arpège, qui eut son étoile au Chamarré de l’avenue de la Tour Maubourg dans 7e, et qui s’est créé un domaine de bouche dans le 18e avec quatre maisons différentes ( l’ex Beauvilliers revu en Chamarré Montmartre gastro, le Moulin de la Galette façon brasserie historique, Antoine de Montmartre façon comptoir-restau, le Clocher de Montmartre genre salon tendance) a mis son petit empire en vente. Fatigué? Il y a de ça. La conjoncture, un quartier montueux où la clientèle fluctue du haut au bas de la Butte. « C’est aussi la fin d’un cycle. Cela fait dix ans que je suis là et il est peut être temps de changer… », lâche-t-il lorsqu’on l’interroge.

Yannick Franques préfère la côte à l’arrière-pays

Yannick Franques © AA

Yannick Franques © Alain Angenost

Yannick Franques après avoir fait une saison à Terre blanche, va prendre en main les cuisines de la Réserve de Beaulieu.  Ce MOF, ancien du Bristol et du Mirabeau à Monaco,  a bien essayé de s’acclimater à l’arrière-pays, mais ce Parisien qui, dans sa jeunesse, rêvait toujours de voir la mer n’a pu résister à son appel. Il  est vrai qu’il quitte un splendide resort golfique avec son spa et ses cinq restaurants pour un des joyaux de la Côte d’Azur, à taille plus humaine, davantage en accord avec lui-même. Est-ce un hasard du calendrier? Franck Ferigutti qui l’avait précédé à Terre Blanche, quitte le Château Saint Martin à Vence. Le 180 ° va devenir la table principale, façon bistrot chic, avec l’Oliveraie à la belle saison, le restaurant gastronomique le Saint Martin, risquant de disparaître.

Christian Plumail s’est séparé de son Univers

Christian Plumail © Maurice Rougemont

Christian Plumail © Maurice Rougemont

Chef discret des abords du vieux Nice, sis non loin de la place Masséna à l’enseigne de l’Univers, Christian Plumail a vendu sa belle table étoilé. Sans regret? En tout cas, il continue de réveiller les papilles de ses auditeurs du matin de France Bleue Azur et s’apprête désormais à accueillir ses « fans » dans son appartement transformé, à partir du 15 décembre, en table d’hôte pour une dizaine de personnes. Il y dispensera des cours de cuisine suivis d’un déjeuner, autour d’un thème et d’une personnalité (chef, artiste, auteur, producteur, etc.) Pour tout renseignement 04 93 62 32 22. Pour Plumail, qu’on connut jadis à la Colle sur Loup, c’est en tout cas la fin d’une époque.

Thierry Duhr en a ras-le-bol de l’étoile

Il a créé son Bouquet Garni, étoilé, à Moutfort, près de l’aéroport de Luxembourg, il  y a un quart de siècle, puis l’a transporté dans « l’îlot gastronomique » qui fait face au Palais Grand Ducal, en lieu et place de ce qui fut jadis le premier étoile de la ville: le Saint-Michel des Guillou. Formé jadis chez Pierre Koffmann à la Tante Claire, brillant élève, sachant notamment préparer un pied de cochon farci au ris de veau, foie gras et truffe de haute tenue, Thierry Duhr vient de rendre son étoile au Michelin. Le motif:  » Le Guide Michelin est un support sélectif qui amène une clientèle de moins en moins nombreuse, de fins gourmets qui privilégient un cadre et une cuisine primée. C’est une référence qui devient un peu désuète...  » note-t-il quand on l’interroge. Il possède aussi, dans la capitale du Grand Duché, les Caves Gourmandes et gère le Scheiss. Mais, pour lui, l’étoile Michelin, c’est du passé ou… dépassé.

Fabrice Salvador attend la sienne

Fabrice Salvador sur les remparts de Luxembourg © Maurice Rougemont

Fabrice Salvador sur les remparts de Luxembourg © Maurice Rougemont

Toujours à Luxembourg, le toulousain Fabrice Salvador attend l’étoile au Place d’Armes, dans le Relais & Châteaux de la capitale. Lui qui fut le chef (étoilé) du Lancaster à Paris, sous la houlette de maître Michel Troisgros, puis le chef (étoilé encore) d’Esch sur Alzette (à l’enseigne d’Influence des Saveurs), devrait logiquement la retrouver en novembre prochain dans sa belle table de la Cristallerie. Cet élève de Guérard, Trama, Troisgros, ayant voyagé aux USA, en Angleterre et en Russie, est devenu le nouveau chef star de sa ville. Encore quelques semaines, en attendant le verdict des inspecteurs qui se sont succédé à sa Cristallerie depuis le printemps dernier.

Les Mosconi attendent que la seconde revienne

Le cochon de lait chez Mosconi © Maurice Rougemont

Le cochon de lait chez Mosconi © Maurice Rougemont

Ils étaient les meilleurs italiens du monde, hors Italie, le sont toujours. Les Mosconi, Ilario en cuisine, Simonetta en salle, continuent d’éblouir leur monde de gourmets raffinés avec leur festival de pâtes,  leur mise valeur du cochon de lait rôti ou leur récréation autour de la truffe blanche dans leur belle maison du quartier historique du Gründ qui donne le sentiment que Luxembourg se trouve entre quelque part entre Turin, Milan, Bologne, Florence et Sienne.

Les Mosconi © Maurice Rougemont

Les Mosconi © Maurice Rougemont

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Publié le 27 octobre 2014 par

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