Le Restaurant des Rois à la Réserve de Beaulieu
« Beaulieu-sur-Mer : comme des rois en terrasse »
Retour sur la Côte d’Azur et à la Réserve de Beaulieu pour notre valeureux correspondant Alain Angenost, habitué des lieux…
Destination légendaire de la Riviera française, la Réserve de Beaulieu se peaufine d’année en année sous la houlette de ses propriétaires, Nicole et Jean-Claude Delion. Après avoir rénové dans un style plus contemporain les chambres, les villas, les salons, la réception, le bar et, bien sûr, la table de la maison, le Restaurant des Rois, ils s’attaqueront l’an prochain le tour du patio. En attendant, le dit Restaurant des Rois invite à la béatitude gourmande.
On vient goûter là la délicieuse cuisine du MOF Julien Roucheteau, bercé par le service remarquable orchestré par le rigoureux Marc Piquet, qui, il y a quelques mois, il dirigeait encore le restaurant gastronomique de La Chèvre d’Or voisine. Par ce temps caniculaire, la terrasse est bien le lieu privilégié pour s’attabler en bénéficiant le soir d’une climatisation naturelle venue de la mer qui vient caresser les flancs du palace.
Après de splendides canapés de pomme de terre et caviar et une pissaladière réinterprétée comme mises en bouche, on découvre en entrée les surprenants « celerioli » (le céleri remplaçant la pâte d’hypothétiques ravoli) farcis de fromage de chèvre frais, avec confit de rave à la livèche, arrosés d’une vinaigrette herbacée, joliment classée au chapitre « fraîcheur » de la carte qui en contient dix imaginés par le malicieux Julien.
Le dos de sériole grillée, avec son étuvée de petits pois fumés au bois d’Olivier, rafraîchi à l’huile de tagète, quant à lui, aura droit à celui de « fumé ». « Vivacité » sera celui donné à la tarte au cœur confit de rhubarbe du domaine de la source, piquée de cumin lacté, sorbet vermillon. Et « cacaoté », aux annelets des forêts du Honduras, ravivés d’un givré de capucine, vinaigre d’écorce maison.
Impeccable au service des vins, Wilfried Goutorbe aura sorti de la cave aux trésors un Château Belle Brise 2012, un Pomerol à la palette aromatique complexe dont le nom était bien prédestiné avec cette météo !