Benoît

Michel Piot chez Benoît © GP

Il est persuadé qu’on l’a oublié, qu’il appartient, comme dit Stefan Zweig, au « monde d’hier », alors que la terre entière des cuisiniers l’aime d’amour – lui rendant bien son amour du métier – et qu’il fait partie de notre patrimoine. Michel Piot, que nos lecteurs fidèles connaissent bien, fut le chroniqueur gourmand, éclairé et généreux du Figaro. Retraité heureux en Cotentin, citadin relax à Paris, il regarde le monde comme il va avec malice. Le retrouver est un plaisir, surtout dans une table de tradition, qui nous va, à lui comme à moi, à la perfection.

Escargots © GP

Saumon mariné et fumé © GP

Salade de pommes de terre aux cébettes © GP

Nous voilà donc chez Benoît, dans ce décor de bistrot de luxe peaufiné par l’équipe jeune et dynamique mise en place par Alain Ducasse – Bruno Jousseaume à la direction de salle, Eric Azoug aux fourneaux – vantant les mets d’antan avec art: gougères et pâté de tête, mais aussi lichettes de foie gras en amuse-gueule, salade de pommes de terre et cébettes avec le saumon fumé et mariné, escargots de Bourgogne au beurre persillé, ail et fines herbes, comme on les aime, vraie tête de veau sauce gribiche ou sauté « gourmand » et même riche, avec foie gras, ris de veau, rognons et crêtes de coq au jus truffé font plaisir.

Tête de veau © GP

Sauté gourmand © GP

Savarin au rhum © GP

Le chablis Mont de Milieu de Garnier et Fils, comme le Juliénas du château des Capitans, distribué par le copain Duboeuf, font des escortes délectables – et de belle soif! -, les fromages de Marie Quatrehomme (bleu de Sassenage, vacherin, saint-nectaire) font s’écrier: « vive la France ». Et, in fine, les armagnacs de chez Delord ou de Tariquet ou le rhum Clément arrosent le savarin à la crème vanillée avec sagacité. Vive Benoît!

Le verdict de Michel Piot © GP