Casa Bini

Anna Bini © GP

Certes, elle n’a jamais totalement abandonné la maison qu’elle a fondée il y a près d’un quart de siècle. A la fin des années 1980, les trattorias de St Germain des Près étaient plutôt des lieux à la française qui dispensaient pizzas et escalope pseudo milanaise à tout va. Sa demeure rustique devint une sorte de référence de la vraie cuisine toscane. Vingt quatre ans après, Anna Bini est retourné vivre à Florence, même si elle revient chez elle, de temps en temps, vérifier que tous les boulons sont vissés comme il se doit. Simone Taiuti, son fils, est aux commandes de la demeure, même s’il a plus tendance à tailler le bout de gras avec ses copains à l’étage qu’à saluer ses clients.

Morue fumée aux blettes et agrumes © GP

Mais le service est souriant, la cuisine dans le vent de l’époque, soucieuse de mettre en valeur les beaux produits de la Botte, vantée par Anna depuis tant et temps. La meilleure huile d’olive et le vinaigre balsamique le plus délicat qui relèvent les jolis légumes, viandes et poissons du jour. La formule du midi est ici une affaire, dispensant salade caprese, velouté aux racines d’hiver, choux verts poêlés à l’ail avec pignons et raisins, morue fumée avec pousses de blettes et agrumes. On ajoute les calamars et la polenta, les carpaccios du moment, les oriecchette et spaghettini en folie.

Spaghettini tomate et basilic © GP

On aime les pâtes « marinara » avec moules et palourdes, avec tomate et basilic, avec brocolis ou crème de citron ou encore seiche et asperges. Jolies cuissons al dente et dosage des sauces fines et légères ne souffrent guère ici de discussion. Les desserts sont joliment vus (panacotta à la vanille et fruits rouges, gratin de fruits au mascarpone) et les vins au verre (joli Montalcino de Sienne) ou en flacon font honneur à la Toscane dans ses grandes largeurs.

Spaghettini « marinara » © GP

Bref, voilà une demeure rustique, heureuse, avec ses salles diverses, sur deux étages, ses poutres et ses recoins.

Gratin de fruits au mascarpone © GP