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Les Crayères

« Reims: les Mille plaisirs des Crayères »

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Article du 5 novembre 2012

Philippe Mille en salle © Maurice Rougemont

Les Crayères ? Un château en ville – rare en France – avec son grand parc, ses chambres cosys et soignées, son service plié en quatre, sa réputation fondée il y a trois décennies déjà par Gérard Boyer, conquérant auvergnat en Champagne. Les chefs se succédèrent pour lui redonner son lustre gourmand. Il y eut Thierry Voisin (désormais à l’Impérial à Tokyo), Didier Elena (à l’Adour signé Ducasse à New-York). Voilà Philippe Mille, ce sarthois, qui fut sept ans durant l’adjoint de Yannick Alléno au Scribe, puis au Meurice, lauréat (en bronze) du Bocuse d’Or, passé dans une kyrielle de grandes demeures parisiennes (Ritz, Lasserre, Pré Catelan, Drouant), joue ici une grande cuisine bourgeoise finaude, créative, appliquée.

Plats © Maurice Rougemont

Le Michelin lui a donné deux étoiles en deux ans. La troisième pointe au bout et celle que mériteraient ses variations subtiles, complexes, mais légères, sur les beaux produits de luxe qui transitent par ses labos clairs et éclatants. Chaud-froid de haddock condimenté d’une réduction de soupe de poissons avec ses pommes de terre cuites au safran de la Marne avec sa crème fouettée aux sucs de fenouil, noix de saint-jacques poêlées au beurre demi-sel, son risotto lié à la purée d’artichauts et son jus perlé à l’huile de noix ou magnifique foie gras poché dans un bortsch avec ses côtes de chou Pak Choy étuvés, ses betteraves en croûte demi-sel, qui constituaient l’autre soir, avec la jolie tarte au chocolat amer avec son sorbet et sa pulpe d’orange, le menu dit « notes automnales » à 110 € (une affaire si l’on pense que beaucoup de plats ici avoisinent et dépassent les 100 €) : voilà comme un démonstration plus que parfaite de la maîtrise d’un chef au mieux de sa forme et de sa vérité.

Plats © Maurice Rougemont

Il y a les plats découpés en salle (comme le tronçon de turbot doré au sautoir, avec sa tranche d’aubergine, finement séparée de son os), l’usage des cèpes (une jolie royale servie en amuse-gueule), de la truffe blanche et des gibiers (grouse, lièvre, perdreau, chevreuil) en saison. Sans omettre les hommages à la champagne, pas celle des vins, mais des champs, des jardins et des basse-cour: safran ou betterave, déjà cités, mais aussi volaille et lentillons roses.

Philippe Mille © Maurice Rougemont

Bref, voilà la panoplie complète d’un grand chef enraciné, comme l’était jadis Gérard Boyer, à sa région d’adoption. Il y a la modeste en plus, la discrétion d’un MOF connaissant son métier et que relayent les conseils avisés du chef sommelier Philippe Jamesse qui joue les plus ardents des hommes de l’ombre et vous fait découvrir des champagnes de propriétaires méconnus et valeureux : séducteur blanc de blanc noiseté de Francis Boulard à Cauroy-les-Hermonville ou rosé vineux les Rougemonts  de la Veuve Fourny à Vertus). Bref, un grand chef, une grande table, un service plein d’allant sous une enveloppe aristo, très Relais & Châteaux dont le bel effet est garanti de l’accueil à l’au-revoir.

Philippe Mille © Maurice Rougemont

Les Crayères

64, boulevard Henry-Vasnier
51000 Reims
Tél. 03 26 82 80 80
Chambres : 360-710 €
Menus : 65 (déj.), 110, 250 €
Carte : 250 €
Fermeture hebdo. : Lundi, mardi
Fermeture annuelle : Janvier
Site: www.lescrayeres.com

A propos de cet article

Publié le 5 novembre 2012 par

Les Crayères” : 5 avis

  • HICKEL Bernard

    Auriez vous 2 couverts , svp, pour le samedi 29 juin au soir ? ( en terrasse si le temps le permet…).

  • Is the restaurant currently closed. I did not find it on the website; only the brasserie. Also it seems that a new chef is at the helm. Can anyone confirm this? Thanks so much.

  • Je suis totalement d’accord avec vous Gilles.
    C’est une grande maison. J’ai eu la chance de dîner à l’assiette Champenoise et aux Crayères et ce dernier est pour moi nettement au-dessus (même si le premier est délicieux).
    A bientôt,

    Thomas

  • Philippe Hubert

    Le mois dernier j’ai diné et dormi aux Crayères. J’aurai vraiment aimé que les instants que j’ai vécu soient le reflet de l’article ci-dessus. Je dois être un peu ronchon mais je n’ai pas été subjugué par la cuisine. Certes c’est bien mais il y a encore du chemin à parcourir pour la 3ème étoile. Pour son équipe en salle le chef devrait s’inspirer de Guy Savoy. Je n’ai pas vu un sourire de toute la soirée.

  • VanErmen

    monsieur,
    vous dites joliment ce que mon épouse et moi pensons depuis que Phillipe Mille est arrivé à Les Crayères, adresse que nous fréquentons depuis plus de vingt ans.
    Tous les deux mois nous faisons 300 kilomètres pour gouter de ces plats et des champagnes de Phillipe Jamesse et jamais nous avons été déçu ne fusse qu’une seconde.
    Herman VanErmen

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