Zum Loejelgucker
« Traenheim: l’Alsace éternelle »
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C’est une table éternelle, parfaite pour un adieu (provisoire) à un bel été alsacien. Une ancienne ferme du XVIIIe siècle, haute de murs, dans un beau village des débuts du vignoble. Nous sommes au Löjelgücker de Traenheim relancée de jolie façon par Claude Fuchs qui a modernisé son labo et son entrée côté cour, mais sans changer le style même de la demeure.
On aime cette maison douce pour son pittoresque non feint, sa haute façade à pans de bois, son intérieur chaleureux avec ses fresques de 1947 sur le thème de la vigne. L’accueil de Lydie est le sourire même, la carte des vins une ode aux vignerons d’ici, avec des tarifs sages et les menus comme la carte « mixe » terroir et marché avec un talent évident.
Le presskopf, le pâté en croûte de veau, la croûte aux champignons à la crème, le croustillant de munster banc aux poireaux, la salade de girolles (même si ces derniers disparaissent un peu sous les pousses de soja, les feuilles de salades et tomates fraîches ou séchées) avec ses goujonnettes de maquereau grillées font des entrées de caractère.
Il y a encore les lewerknepfle (ou quenelles de foie) à la choucroute nouvelle et pommes sautées, les joues de porc confites à la crème de persil, la langue de veau cuite en pot au feu servie avec une sapide sauce gribiche, tous et toutes fidèles à la tradition, le tout à prix de raison (9,50 € pour les käseknepfle aux oignons et lardons). On ajoute les pommes sautées aux oignons confits, en guise d’accompagnements exquis, plus les quenelles de brochet faites maison, en version mini, flanquée d’une sauce au riesling et de spätzle.
Pour couronner le tout, on goûte aux desserts classiques : vacherin glacé grand mère, tarte aux fruits à retomber en enfance, crème brûlée au au chocolat blanc et myrtille. Et l’on n’oublie la carte des vins comme un hommage aux vignerons d’ici, avec des tarifs sages, à commencer par le muscat et le pinot noir (à 19,80 €!) signé de la star locale, le rigoureux Frédéric Mochel, qui réussit tout ce qu’il touche.
Bref, une maison heureuse, gaie, alsacienne et pimpante, pile poile comme on l’aime.
Le restaurant de « larme-ville » (Traenheim traduit en français).
J’y avais goûté des joues de porcs confites il y a a quelques années.
Sans doute à revisiter, en allant, chez Mochel, chercher du vin et/ou, en allant, chez Rothgerber, acheter –pas cher– des pommes excellentes et jus de fruits, non moins excellents !