Boutique de la Mère Maury
« Romans: exquise raviole »
Est-ce une tradition italienne des maçons venus du Piémont faire connaître le savoir-faire de leurs grands-mères et se nourrir à bon compte ? Ou une tradition purement dauphinoise ? Les gens du Dauphiné évoquent la rissole réputée dès le XIIIe siècle, qui devient raviole. Elle est, par excellence, la nourriture de Carême, quand la rave, légume modeste, remplace la viande dans la farce. Puis, la raviole s’embourgeoise, avec une farce mitonnée avec du comté, du fromage blanc et du persil. Au XIXe siècle, des « ravioleuses » les proposent ainsi de ferme en ferme.
Au XXe siècle, au pied du Vercors, dans tout le Dauphiné, autour de Romans et de St Jean en Royans, une « machine à raviole », créée par Emile Truchet, la met à la disposition de tous et notamment des restaurants qui en font l’une de leurs spécialités locales. Estampillée bio, ornée du label rouge de qualité, vendue par plaques de 48 unités par la société Saint-Jean, comme aux Ravioles de la Mère Maury, rachetée par Serge Manoukian, à Romans, elle se cuisine aisément.
Michel Rostang, originaire de Sassenage, en Isère, la poche traditionnellement en bouillon de volaille aux champignons. Ou l’agrémente d’un peu de basilic, « afin d’en faire ressortir le goût de fromage délicat et fin ». En accompagnement, ou en met principal, gratiné au four, c’est un plat qui ravit toute la famille, petits et grands.
J’aimerais beaucoup déguster des ravioles à Paris. Connaissez-vous un restaurant qui sait les cuisiner comme le fait M. Rostang, en bannissant la crème fraiche qui alourdit inutilement la pâte ?