Le Petit Zinc
« Au Petit Zinc (Paris 6e): comme dans l’temps ou presque »
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Ce fut une brasserie néo-Art nouveau imaginée dans les années 1970/80, alors que c’était la mode du pastiche, menée tambour battant par Jean Bouquin, figure de l’époque, sous le nom de l’Assiette au Beurre. Elle fut relancée, à cette enseigne, par Raymond Oliver, qui menait le Grand Véfour, mais avait délégué ici son élève Christian Ignace, qui allait se faire connaître au Petit Bedon, rue Pergolèse. Puis par les frères Layrac, qui possédaient aussi le Muniche, puis l’Eperon, puis Allard (mais c’est une autre histoire) et allaient faire connaître ici leur fameux pavé de veau épais à la rouergate.
C’est désormais une filiale sage du groupe Blanc. La maison organise des soirées jazz le mardi, a gardé le style « Nouille », avec ses volutes en fonte, façon Guimard – on parlera de style métro, en faisant référence aux stations Porte Dauphine ou la Bastille -, plus de belles faïences de Sarreguemines. Elle accueille en continu. Même si le style en est standardisé, la maison s’en sort bien avec un répertoire bien dominé.
Belles huîtres de Gillardeau (d’Irlande, Brise Miche, Spéciales, à 22,70 € les 6), bar de ligne cuit à l’argile et sa ratatouille niçoise, tartare de boeuf Charolais, fort bien assaisonné, servi avec ses bonnes frites épaisses et moelleuses ou encore pavé de foie de veau, désormais flanqué d’une sauce framboise et de pommes à la peau font mouche sans coup férir.
Le château Haut Brillette, tendre Moulis en Médoc en 2007, se boit au verre avec plaisir. La « fraîcheur » de fruits en salade n’est pas terrible, mais les belles profiteroles dans leur fine pâte à choux flanquées de leur bonne sauce chocolat chaud ne trichent pas. Bref, on retourne là pour le plaisir de constater que la nostalgie germanopratine est toujours ce qu’elle était.