Chez Cécile
« L’exquise Cécile, vue par Didier (Paris 8e) »
Un message parisien de notre avocat gourmand, Didier Chambeau, qui a retrouvé le chemin de la rue Vignon et de l’ancienne Ferme des Mathurins.
Ce vestige des années 1970 a retrouvé une seconde jeunesse depuis que Cécile Desimpel ordonne avec bonheur des tables joliment nappées dans une salle devenue (enfin) joyeuse. Théodore Apotolski, formé chez les Conticini du temps de la table d’Anvers, puis chez Senderens a repris les fourneaux avec beaucoup d’allant et d’élan donnant souffle neuf : asperges vertes rôties au jus, cuites juste comme il faut avec copeaux de parmesan ou ballottine de volaille au jambon de pays et piquillos à la vapeur , d’inspiration heureuse et surprenante.
Pavé de lieu jaune des côtes du Cotentin, bouillon « retour des Indes » et risotto de jeune épeautre, bien crémeux tout en légèreté, ou Pluma de cochon Pata Negra braisé, plat gourmand et savoureux en diable digne des grands d’Espagne avec un jus aux olives accompagné d’un croustillant de polenta font plus que belle figure. La feuille de chocolat et sa mousse « Manjari », équilibré et fort en goût ou les fruits d’été rôtis à la lavande et crème légère à la vanille bourbon rappellent le passé de Théodore chez Philippe Conticini.
Bon sang de pâtissier ne saurait mentir. La cave est bien faite à prix raisonnable. Excellent rapport qualité-prix dans ce quartier de la Madeleine pour une cuisine pleine de fantaisie. La soirée du jeudi est un moment à ne pas manquer.
Cécile se transforme alors en sirène puisqu’elle donne de la voix en participant avec talent à la soirée jazz offerte aux clients. Joli potentiel aux pianos, autant en cuisine qu’en salle !
On y mange très bien, vraiment !
Mais le restaurant ne paie pas de mine et le concert est dans un si petit espace qu’on ne s’entend plus dès 21:15, trop tôt. Dommage !