Le Grand Réfectoire

Corinne Bic et Anthony Clorennec © GP

Ce grand réfectoire, qui fut jadis celui des sœurs du grand hôtel dieu lyonnais, a gardé ses airs de demeure historique classée, avec ses boiseries, ses hautes fenêtres, ses proportions nobles, sa vaste terrasse. Il fait partie d’un grand ensemble qui verra bientôt l’ouverture de l’hôtel Intercontinental. Il vient en tout cas d’être rouvert en brasserie contemporaine sous la houlette de trois associés passionnés qui ont confié les fourneaux à Marcel Ravin, l’étoilé de Monaco, fier de ses racines martiniquaises, qui signe là une carte vive, ludique, soignée, aux influences multiples.

Quenelle de brochet Nantua © GP

Sous sa gouverne, deux de ses disciples, le breton Anthonny Clorennec et la lyonnaise Corinne Bec réalisent une partition pleine de charme, métissée, pluréiforme et séductrice. L’oeuf Marcel avec manioc, truffe et maracuja, la quenelle de brochet légérissime revisitée avec écrevisses et sauce Nantua, « souskai » de Saint-Jacques, quinoa, cervelle de canut, maquereau en escabeche font des entrées choisies.

Souskai de saint jacques au quinoa © GP

Les plats racontent elles aussi des histoires et des voyages façon Lyon-Fort-de-France: agneau des Alpilles et caponata d’aubergine plus polenta crémeuse, colombo de volaille fermière avec son riz noir vénéré aux raisins secs ou encore cochon fermier du Cantal comme chez « Man Vaness » (autrement grand-maman Ravin) ou encore saumon, saucisson pistaché, pak choï et maracuja font des mets exotiques et finauds.

Pied de cochon, calalou, brioche vapeur © GP

Colombo de volaille fermière © GP

Le joli cornas de Matthieu Barret ou la côte rôtie Coteau de Tupin de la maison Tupin font des escortes de classe. Et, en issue, tarte aux pralines revisitée et citron combawa, entremet choco-coco façon Bounty ou cheese cake donne en vie de prendre ici des habitudes. On peut venir aussi là au bar et prendre l’air en terre face au vaste tour-clocheton de l’hôtel Dieu. Bref, voilà un lieu gourmand qui explique le tout Lyon qui bouge.

Tarte aux pralines et combawa © GP