Chez la Vieille "Adrienne"

Découpe de la côte de bœuf © GP

La Vieille ? C’était Adrienne Biasin, au coeur des anciennes Halles, une cuisinière de caractère et sa maison débonnaire. Pas si vieille que ça, la Mère Adrienne, qui promouvait sa cuisine généreuse, le midi seulement, avec ses saladiers et ses mets solides qu’adoraient les grands chefs qui n’en faisaient guère chez eux, mais en rêvaient. Raymond Olivier, Michel Guérard, Edouard Carlier et quelques autres étaient des afficionados. Ils figurent encore sur les murs, en noir et blanc, au titre des souvenirs, accrochés au rez de chaussée.

Salade de Morteau © GP

Ce dernier fait bar à vin, QG de copains. Le « vrai » restaurant est, lui, au premier étage. Et Daniel Rose, petit gars de Chicago, passé par Bocuse et Alléno au Meurice, devenu le cador de Spring – juste en face -, de la Bourse et la Vie, rue N-D des Victoires, sans omettre le Coucou à New-York, a redonné du tonus au lieu. Si l’on excepte quelques grands flacons ou de grosses pièces (comme la côte de boeuf de Salers pour deux à 60 € par tête), il fait ici dans l’excellent rapport qualité prix.

Tête de veau © GP

Hareng mariné avec ses pommes chaudes à l’huile, salade frisée et saucisse de Morteau, tête de veau sauce gribiche (à 9 €!), jolies huîtres citronnées vendues à l’unité, blanquette de veau en cocotte, rognon de veau cuit entier sont pleins de goût, de tonus, d’esprit et de nerf. Comme la dite côte de bœuf servie avec d’exquises pommes boulangères à l’oignon et des épinards tout frais.

Blanquette de veau © GP

On n’omet pas cette syrah des collines rhodaniennes du Domaine des Amphores ou cette Champine de Gérin qui coulent en bouche comme du velours, non plus que ces jolis desserts d’enfance (pot de crème vanille ou chocolat, tarte Bourdaloue, riz au lait avec pralines roses et caramel au beurre salé). Vous l’avez saisi: voilà l’affaire du moment. A ne pas laisser passer.

Tarte Bourdaloue © GP