Les chuchotis du lundi: Mosconi au sommet, Meneau reste à Vézelay, Souliac à l’Ami Louis, Van Peteghem au Royal Monceau, Pourcheresse double la mise, l’Huîtrière massacrée, Omnivore versus Fooding

Article du 28 novembre 2016

Mosconi au sommet

Simonetta et Ilario Mosconi © GP

Simonetta et Ilario Mosconi © GP

Le Michelin les avait puni il y a trois ans. Voilà que les Mosconi viennent de récupérer leur seconde étoile dans la capitale du Grand Duché de Luxembourg, dans l’historique quartier du Grund. Avaient-ils démérité? Evidemment non, la prestation d’Ilario et Simonetta vaut toujours trois étoiles et l’on se dit que Michelin finira bien par se rendre compte un jour que là se trouve la meilleure table italienne hors de la Péninsule. Pour l’heure, ils sont les seuls promus à deux étoiles du Michelin Benelux qui s’est contenté au sommet d’entériner la fermeture du Karmeliet, le trois étoiles de Bruges signé Gert Van Hecke (qui continue son bistrot dit de Refter et réserve désormais son ex grande maison aux soirées privées).

Meneau reste à Vézelay

Marc Meneau © Maurice Rougemont

Marc Meneau © Maurice Rougemont

Les Meneau père et fils l’assurent: ils seront de la nouvelle aventure initiée par Guillaume Multrier et son groupe, Hôtel & Food Disrupt Partners, qui ont repris l’Espérance de Saint-Père sous Vézelay. Alain Ducasse, lui, ne devrait jouer le rôle que de lointain conseiller. Marc Meneau, qui gère un restaurant de haute volée avec le milliardaire chinois Stephen Hung, dans un hôtel de luxe à Shangai, et son fils Pierre, chef-propriétaire du Cromexquis à Paris, devraient signer la nouvelle carte de la maison, qui devrait rouvrir, après travaux de rénovation, fin 2017.

Souliac à l’Ami Louis

Alain Souliac avec Georges Duboeuf au Cep © GP

Alain Souliac avec Georges Duboeuf au Cep © GP

Il a été le chef d’Ostapé et d’Iparla pour Alain Ducasse au pays basque, celui de chez Benoît rue Saint-Martin et du Cep à Fleurie en Beaujolais, sous la houlette de Georges Duboeuf. Ce Corrézien, formé chez  Jean-Marie Amat à Bordeaux et Michel Guérard dans les Landes, qui affectionne la cuisine du Sud Ouest, reprend les fourneaux de l’Ami Louis. Cette maison de tradition aux airs de bistrot de carte postale, gérée par Olivier Maurey, associé de Ducasse au Champeaux, aux Lyonnais et chez Benoît, n’a pas pour but d’offrir une cuisine créative ni d’épouser l’air du temps. En revanche, le rôle de Souliac est de lui apporter une touche plus fine, plus personnelle, en améliorant notamment les desserts qui ne sont pas, c’est le moins qu’on puisse dire, la partie forte de la maison.

Rémy Van Peteghem au Royal Monceau

Rémy Van Peteghem © DR

Rémy Van Peteghem © DR

Il a été sous-chef chez Lasserre, puis chef du Sensing, la table étoilée de Guy Martin rue Bréa, s’est exilé à Hong Kong (au Peninsula, où il fut chef du français Gaddis) et New York (toujours sous le label Peninsula). Rémy Van Peteghem revient à Paris en chef exécutif du Royal Monceau avec une mission double : remplacer au débotté Laurent André, parti diriger les cuisines du Grand Hôtel, et redonner du tonus aux équipes en place, après la disparition de la Cuisine, remplacée par Nobu et le départ programmé pour janvier de l’étoilé italien maison, Roberto Rispoli, qui quitte le Carpaccio pour prendre en main les équipes de Mavrommatis Traiteur.

Pourcheresse double la mise

Nicolas Pourcheresse © GP

Nicolas Pourcheresse © GP

Chef étoilé à Courlans, dans son Jura natal, puis à Lille au Clarance, ex candidat Top Chef 2015, Nicolas Pourcheresse est fameux pour sa cuisine brute et naturelle, vive et inspirée, volontiers légumière, mettant en valeur les beaux produits du Nord, autant que pour ses allures de doux géant blond et barbu façon hipster avec ses bras tatoués. En plus de sa table étoilée du Clarance, Relais & Châteaux de charme de la rue de la Barre, il vient d’ouvrir une table confidentielle, dans le vieux Lille, où il sert, le soir, seulement, pour une douzaine de couverts seulement, en cuisine ouverte, un menu unique à 70 €. Réservation uniquement par internet : le-vagabond.net

L’Huîtrière massacrée

La façade de l'Huitrière revue par Paul © GP

La façade de l’Huitrière revue par Paul © GP

Ce qui fut la plus belle poissonnerie de France et une table de renom. L’Huitrière avait fermé ses portes le 28 mars dernier. La maison a rouvert ses portes en catimini, gardant ses mosaïques et ses vitraux dédiés à la mer, mais devenant, sous la marque Paul, propriété de la famille Holder, malgré son beau décor Art déco sauvegardé une banale boulangerie-pâtisserie avec son coin salon. Le lieu, qui sert pains et viennoiseries d’honnête industrie fabriqués dans les « ateliers » maison de Marcq-en-Bareuil, a perdu son âme. Définitivement ?

Omnivore versus Fooding

La dernière parution de l'Omnivore © DR

La dernière parution de l’Omnivore © DR

On ne s’en est guère aperçu, mais la jeune génération critique joue sur les mêmes terres, entre Fooding et Omnivore, sur le plan de l’édition gourmande. Si le premier a quelques longueurs d’avance (il en est à sa 16e année), le second publie désormais un livre/guide fort bien illustré deux fois l’an. Après une parution au printemps sur le thème de « qu’est ce qu’un grand restaurant », donnant la parole à Michel Troisgros ou suivant, douze mois durant, Giovanni Passerini, Omnivore a publié une nouvelle livraison en octobre dédiée à l’agriculture aujourd’hui, faisant parler David Toutain et Matthieu Viannay. Jeune garde mise en avant, guides de bonnes adresses tendance illustrées avec humour et invention: tout cela évoque furieusement la démarche du Fooding qui consacre, lui, son nouveau livre/guide annuel à l’amour. Entre les deux ailes de la branchitude gourmande, est-ce l’amour toujours ?

La dernière parution du Fooding © DR

La dernière parution du Fooding © DR

A propos de cet article

Publié le 28 novembre 2016 par

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !