Le Récamier
« Paris 7e: la régularité du Récamier »
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Du Récamier, vous savez à peu près tout. Que cette demeure est devenue, sans crier gare, l’un des QG les plus sûrs, les plus discrets, du tout-Paris des médias, de l’édition et de la politique, que les auteurs de toutes les maisons avoisinantes (Grasset et Fayard sont à côté, Gallimard n’est pas loin) y croisent les députés, ministres, sénateurs, ambassadeurs, comme les journalistes de radio et du petit écran, sans omettre vous et moi, les touristes du Brésil et du Turkménistan, comme les cousins de Vierzon et de Romorantin.
Bref, on pourrait dire du Récamier ce que Malraux disait du gaullisme: on y retrouve tout le monde – « tout le monde est, a été ou sera gaulliste« . On ajoute qu’on sert là, non stop, une cuisine de bon goût et sans complication, où les soufflés ont la part belle, le tout à prix de raison, sans omettre des vins vertueux à tarifs sages. Un chinon signé Couly accompagne doctement la salade de filet de harengs ou d’endives, les ravioles du Royans à la crème, comme le soufflé Henri IV au beaufort et emmental.
En vedette, le steak tartare assaisonné comme on l’aime – ni trop, ni trop peu -, flanqué de ses pommes sautées, et ce soufflé au caramel et beurre salé qui est à tomber à genoux et dont le secret (la puissance en caramel) est gardé comme un secret d’Etat par le maître de céans, Gérard Idoux, qui apprit jadis le métier chez Ledoyen, avant de diriger la Cigale rue Chomel. La maison donne du bonheur. Le public est nombreux, affable, serein. Que demander de plus à la vie ?