Allard

Fanny Herpin avec le voiturier © GP

Allard ? La botte secrète d’Alain Ducasse : un bistrot historique, qui eut deux étoiles au temps de la grande Fernande Allard, et dont Alain Ducasse a repris la formule due à son mari André : « les clients de viennent pas chez nous faire des découvertes gastronomiques, mais retrouver de vieilles connaissances culinaires« . D’où la carte heureusement figée, désormais sous la gouverne de la jeune Fanny Herpin, qui a repris le poste de la charmeuse Laetitia Rouabah.

Morue et salade de pommes de terre mourtardée © GP

Si le nouvelle chef, plus timide, n’a pas le charisme de sa prédécesseuse, elle tient fort bien son rôle qui est de veiller sur les classiques intemporels de la maison. Foie gras de canard confit, pâté en croûte signé de l’expert Arnaud Nicolas, œuf cocotte aux girolles et ses mouillettes aillées, tomates et caillé de chèvre, morue et salade de pomme de terre tiède à la moutarde, belle sole meunière, bar Dugléré à l’échalote tiennent toujours joliment la route.

Bar à la Dugléré © GP

On adore ici tout particulièrement les cuisses de grenouilles persillées servies dans leur beurre grésillant, comme les haricots verts frais. On aurait bien aimé vous parler de la cocotte de pommes grenailles, mais on l’attend toujours. Reste que les vins au verre, issus de magnums ou de jéroboams, sont superbes (frais chablis de Garnier et fils, noiseté pouilly fuissé du domaine Thibert, rubicond bourgogne rouge de Hudelot-Noellat), les desserts dignes de grand-mère (superbe glace vanille turbinée, baba au rhum et crème fouettée légérissime, tarte au chocolat qu’on préfèrerait moins sucrée et sans zeste d’orange).

Cuisses de grenouilles persillées © GP

Bref, le lieu a du caractère. Les deux salles, l’une à gauche années 1930, l’autre à droite années 1960, ont du charme. Il ne lui manque pas grand-chose pour vite retrouver son étoile et sa gloire d’antan.

Tarte au chocolat © GP