Marius et Janette
« Paris 8e : Audiot, le retour »
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Laurent Audiot fut, treize ans durant, le chef de Gérard Depardieu, à la Fontaine Gaillon, l’Ecaille de la Fontaine, créant avec lui la poissonnerie Moby Dick, publiant, avec lui, un bel ouvrage consacré à la gloire de la cuisine en général, de la belle vie façon Gargantua moderne et du poisson en particulier, chez Michel Lafon, sous le titre A pleines dents, qui reprend le titre de leur road movie gourmand, en cinq épisodes, paru sur Arte. Il est revenu dans la maison de ses premières amours, celle où il gagna sa première étoile. C’est le luxueux Marius et Janette, sis aux abords des Champs Elysées.
La maison appartient à Jean Richard, magnat de la restauration parisienne, qui possède notamment chez Francis juste à côté, parmi bien d’autres demeures, livrant, en famille, cafés et vins aux Aveyronnais de Paris, mais, bien sûr, pas seulement. En reprenant Audiot avec lui, Jean Richard, à qui rien n’échappe, sait qu’il met de son côté toutes les chances de récupérer son étoile dans une demeure qui place haut le poisson sous toutes ses coutures – cru, poêlé, frit, flambé, nature, snacké ou en tartare. Un peu comme le firent jadis le Duc et le Dôme, expertes du genre.
Le cadre, signé Slavik, embelli, agrandi, aéré, façon yacht avec son bois verni, ses photos souvenirs, ses nappes basques, ses hameçons et autres objets marins, a du chic. Le service est policé. Les prix volent haut, notamment ceux du vin (rien ou presque à moins de 65 €). Reste que tout ce qui est proposé est d’une qualité sans faille. Crevettes roses dites bouquets, tartare de daurade royale et saumon fort bien assaisonné, tourteau décortiqué avec sa vinaigrette, merlan Colbert sauce tartare, plus épinards et purée de pommes de terre agria, filet de saint-pierre poêlé aux artichauts bretons ne souffrent guère de discussion.
On ajoute le Clos Saint-Magdelaine en cassis des Sack-Zafiropulo, joliment acidulé, qui passe là dessus avec aise, plus des desserts au goûts d’enfance: croquant chocolat avec crème brûlée vanille et sauce café, mille-feuille aux framboises ou encore mont-blanc et cassis. Bref, du beau, bon, cher certes, mais sans chichi, proposé tous les jours.Ne vous étonnez pas si tout Paris, comme l’autre soir Jean-Pierre Foucault, est là aux premières loges.
Bravo laurent : le grand chef est revenu, il va encore nous éblouir. C’est sûr: tout le talent est revenu
chez Marius et Jeanette