Goust

Enrico Bernardo et Jean-Jacques Dubourdieu  © GP

Un repas comme une démonstration?  C’est ce qu’avait prévu Jean-Jacques Dubourdieu en complicité avec Enrico Bernardo pour faire connaître les vins des domaines familiaux à Paris. Denis Dubourdieu, le père de Jean-Jacques, on le connaît, l’oenologue magicien de Doisy-Daene, l’apôtre en blanc des macérations pelliculaires, pour extraire le fruit au maximum, le bon apôtre de Clos Floridène, qui est aussi le conseil de maints jolis domaines, a aussi des cuvées méconnues à faire découvrir. Comme ces rouges charmeurs, issus de merlot, jouant le rapport qualité prix hors pair, tel le clos de Reynon.

Homard au tapioca et mangue © GP

Tout chez les Dubourdieu, qui sont gens de sagesse, préfèrent le fruit au bois, la finesse à la puissance, laissant la vigne s’exprimer au mieux de leur terroir, au gré de leurs belles terres, entre Barsac-sauternes, côtes de Bordeaux et Graves. Pour ce repas mariage genre d’un jour, Enrico Bernardo, meilleur sommelier du monde 2004 José Manuel Miguel, et son chef espagnol José Manuel Miguel, avait joué un mélange d’exotisme et de sagesse, tout en délicatesse.

Pressé de gigot d’agneau © GP

Ainsi, les  blancs Clos Floridène 2011 et le Doisy Daene sec 2007, offrant dans des genres complémentaires de beaux équilibres sémillion/sauvignon, minéralité et rondeur, les médaillons de homard au tapioca en escabèche de chanterelles et mangues, haricots verts croquants jouaient la belle alliance. Avec les rouges Reynon 2006 et Clos Floridène 2005, le pressé de gigot d’agneau de Burgos (même un peu surcuit donc un poil sec) avec son pain croustillant, artichaut poivrade parfumé à l’huile de romarin faisait une escorte de classe.

Lingot au chocolat et glace horchata © GP

Les points d’orgue? Avec les magnifiques liquoreux maison: ainsi le Doisy Daene 1990 en Barsac-Sauternes ou « l’extravagant » de Doisy Daene 2010 (contenant 200 grammes de sucres résiduels, mais à la splendide acidité) pour accompagner le lingot de chocolat au lait avec la glace « horchata » à l’espagnole puis la sphère et les suprêmes d’orange avec leur sabayon au champagne parfumé au safran. Royal, vivant, chic, élégant, bref, très bordelais en vérité!

Sphère et suprêmes d’orange © GP