Les chuchotis du lundi: Ellis le voyageur, le Moulin de la Galette repris, le prix des Gastronomades, Guého déménage, Epié développe Frenchy’s, Frémondière le retour, Fehling le plus rapide des 3 étoiles

Article du 16 novembre 2015

Ellis le voyageur

Michael Ellis à Hong Kong © DR

Michael Ellis à Hong Kong © DR

Son prédécesseur Jean-Luc Naret, qui jouait les playboys de charme, est devenu hôtelier aux Seychelles. Avant lui, Derek Brown, qui ne fit pas long feu à son poste (de 2001 à l’été 2004), devint inspecteur mystère des Relais & Châteaux. Ses deux grands ancêtres furent les pères tranquilles de leur métier, André Trichot (directeur du Michelin de 1968 à 1985), bien sûr, mais encore Bernard Naegellen (1985-2001), désormais retraité en Bretagne, près de Carantec, où il ne tarit pas d’éloge sur son voisin Patrick Jeffroy, titulaire de deux étoiles, auquel il en aurait mis trois. Michael Ellis (« lui et moi nous sommes vraiment aux antipodes« , confie volontiers Nagellen), patron des guides Michelin depuis est devenu le voyageur médiatique de sa profession. De New-York à Hong-Kong, de Tokyo à Berlin, où il était la semaine passée, il porte la bonne parole du guide avec un enthousiasme communicatif. Quel que soit son avenir, son image de voyageur optimiste restera dans l’esprit du public. Même si le guide rouge papier est voué à un déclin inexorable.

Le Moulin de la Galette repris

Cédric Barbier et Doudou Tourneville © DR

Cédric Barbier et Doudou Tourneville © DR

Antoine Herrah, qu’on connut au Chamarré et qui solde son empire, a cédé son historique guinguette du Moulin de la Galette, qu’aimèrent tant Dalida et sa bande jadis. Le lieu a été repris, rénové, épousseté, ragaillardi par deux amoureux de Montmartre: Nicolas Tourneville, alias Doudou, et Cédric Barbier. Le premier, chef en Angleterre puis dans diverses ambassades françaises  (en Algérie, en Indonésie), enfin restaurateur à Bali (où il possède le Métis), le second entrepreneur dans l’informatique, s’y sont mis à deux pour lui redonner une identité de brasserie gourmande. Au programme: grands plats classiques revisités et viandes rôties au four Josper. On vous en reparle vite évidemment

Le prix des Gastronomades

GP Prix Gastronomade

GP, prix du Numérique

Une fois n’est pas coutume: soyons soi-même le sujet d’un chuchotis. Avec le prix de la Gastronomie Numérique adressé cette année à votre serviteur et à votre blog préféré (les Pieds dans le Plat) par les Gastronomades d’Angoulême – qui fêtent cette année leur 20e anniversaire et se dérouleront lieu des 27 au 29 novembre prochains. La récompense a été remise au Sénat, en compagnie de quelques lauréats également distingués. Dans la catégorie Initiative, ce fut Laurent Fabius, représenté par l’ambassadeur Philippe Faure, pour le Livre, Guy Savoy pour son livre Savourer la Vie, rédigé avec le concours de Jacques Pessis, la Révélation Culinaire, avec Mathieu Desmarets, nouveau chef de l’Hôtel de l’Europe en Avignon). Les trophées ont été remis par Sébastien Petitdemange et l’équipe du festival gourmand. Merci à tous pour votre fidélité! C’est bien à vous que ce prix est dédié.

Guého déménage

L'Atlantide nouvelle vague © DR

L’Atlantide nouvelle vague © DR

Jean-Yves Guého, chef star de Nantes, qui exerçait jusqu’ici au dessus de la chambre de commerce de la ville, transforme son enseigne (qui devient l’Atlantide 1874) dans une maison XIXe toujours face à la Loire. Cuisine spacieuse, beaux salons modernes sous façade ancienne,  décoration signée de l’architecte Laurence Bottin permettra de donner une nouvelle dimension à la magie Guého, en route pour la 2e étoile.

Epié développe Frenchie

Gilles Epié © GP

Gilles Epié © GP

La France vu de New York: c’est un peu le concept que va développer à Miami, Dubaï et ailleurs Gilles Epié, qui ne se contente pas de jouer le chef star de Citrus Etoile, mais renouer avec ses amours US – il connut jadis le succès à LA. Son concept marche fort à Roissy2 avec son service en rondins, ses plats de toujours, ses burgers, ses néons fluos rouges et ses banquettes façon cinoche. Le lieu ne manque pas de caractère, la cuisine non plus.

Frémondière, le retour

David Frémondière © GP

David Frémondière © GP

On l’avait perdu de vue depuis son récent départ du Caméléon. David Frémondière, qui oeuvra cinq ans durant aux côté de Jean-Paul Arabian, rue de Chevreuse, après avoir officié avec lui chez Pierre au Palais Royal et chez Ledoyen, au temps de la grande Ghislaine, est devenu le nouveau chef de la Fermette Marbeuf. Cet ancien du Bristol, qui joue la cuisine bourgeoise en virtuose, pratique le risotto avec excellence, le foie de veau avec un soin d’orfèvre et réalise un canard en deux cuissons d’exception, mérite la visite appliquée. On vous en parle très vite.

Nikita redémarre

Nikita © GP

Nikita © GP

On l’avait presque oublié: ce fut une petite gloire des nuit russes de Paris. Nikita, que driva Charlie Maman durant une bonne décennie et qui se nomma le Novy dans les années 1920, redémarre le 19 novembre, rue Faustin Hélie, tout près de l’avenue Paul Doumer. Au programme: caviar (Petrossian), saumon fumé, king crabe, blini, certes, mais pas seulement. Alexandre Gazerian, qui possède déjà la Casa Murat dans le 16e, lui a redonné un brin de fraîcheur, jouant le bar à cocktail comme la brasserie gourmande.

Kevin Fehling, le plus rapide des 3 étoiles

Kevin Fehling © DR

Kevin Fehling © DR

Est-ce de bon augure pour Christian Le Squer au Cinq et Joël Robuchon à Bordeaux? Kevin Fehling a obtenu trois étoiles dans sa neuve adresse, The Table, du port de Hambourg, ouverte au mois d’août dernier. Si l’on considère que le Michelin Deutschland a été bouclé dès mi-septembre, on se dit que les inspecteurs du guide rouge ont nettement accéléré leur rythme de décision, faisant confiance, bien évidemment, aux antécédents de ce jeune chef de 38 ans, natif de Brême, passé notamment à Hambourg chez Wollenberg et au Piment,  puis en Forêt Noire, chez Wolhfahrt, à Traube Tonbach, qui avait obtenu la récompense suprême à la Belle Epoque de Travemunde. C’était en 2013. Le Squer qui avait trois étoiles chez Ledoyen et Robuchon qui est pareillement trois fois étoilé à Vegas, Hong Kong et à Macao, après l’avoir été rue de Lonchamp et avenue Raymond Poincaré, pourrait pareillement retrouver leur niveau d’avant dans leur adresse – celle du George V et celle de la Grande Maison – créée il y a un an.

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