2

Paris 2e: mon déjeuner Goncourt

Article du 3 novembre 2015
Yann Queffelec et Antoine Westermann © GP

Yann Queffelec et Antoine Westermann © GP

Drouant ? Vous connaissez par coeur. Mais, un jour de Goncourt, ici même, c’est autre chose: la maison met les petits plats dans les grands. Quand j’ai démarré, il y a quatre décennies, dans la chronique littéraire (c’était au temps des « Nouvelles Littéraires » de Philippe Tesson), ces repas pantagruéliques me faisaient rêver. Aujourd’hui, je me dis: « mais comment font ils pour avaler tout ça? » Mais il y a le doigté Westermann, la délicatesse de l’ensemble, le fin dosage des mets, la légèreté du style sous la générosité du propos.

Soupe de grenouille ©  GP

Soupe de grenouille ©  GP

Terrine de saint jacques, poireaux, huitres, caviar © GP

Terrine de saint jacques, poireaux, huitres, caviar © GP

Chaque année, en tout cas, le grand Antoine invite quelques amis pour goûter ce grand menu de fête. Nous étions donc, Yann Queffelec, Hermine de Clermont-Tonnerre, PPPDA, Philippe Gildas avec Maryse, moi-même et quelques autres pour faire, au pied des marches où l’on annonce Goncourt et Renaudot, un sort à ces agapes de rêve. La tradition d’Alsace y donnait la main au grand classicisme parisien revue en finesse. Jolie soupe de grenouille au cerfeuil, fraîche terrine de saint-jacques aux poireaux, huîtres et caviar, riche filet de sole pochée avec sa sauce crémeuse au riesling faisaient office de premiers mets de haute volée.

Filet de sole poché au riesling, sauce crémeuse © GP

Filet de sole poché au riesling, sauce crémeuse © GP

Salade mâche, ris de veau et cèpes © GP

Salade mâche, ris de veau et cèpes © GP

Le tout était ponctué de vins ad hoc: champagne Drouant blanc de blanc en magnum, riesling Geisberg grand cru 2011 de chez Kientzler à Ribeauvillé, puligny-montrachet 1er Cru Champ Canet de Jean-Marc Boillot. On poursuivait avec le salade de mâche aux ris de veau panés et légèrement rôtis avec ses cèpes crus, flanquée d’un Terres d’Epices AOC Grignan les Adhémar de chez Bour au domaine de Grangeneuve en 2010, plein de sève, de fruit et … d’épices. Avant la noisette de chevreuil poêlée avec sa tourte de foie gras qu’escortait un prodigieusement séducteur haut médoc du château Bertrand Braneyre Vieilles Vignes 2006 au nez sauvage.

Hermine de Clermont-Tonnerre et le chevreuil © GP

Hermine de Clermont-Tonnerre et le chevreuil © GP

On ne négligeait évidemment pas le magnum 2004 de Château Rauzan-Ségla en Margaux qui épousait à merveille le fromage de brebis Ossau-Iraty avec son chutney de figues, juste avant la « fameuse » brioche perdue avec sa poire caramélisée et sa glace à la bière qu’on pouvait choisir d’arroser aussi bien d’un Ruinart Rosé issu de magnum, d’une bière Météor Pils ou d’un marc de gewurztraminer ou d’une poire de chez le maestro distillateur Hagmeyer à Balbronn.

Chevreuil et tourte de foie au gras  GP

Chevreuil et tourte de foie au gras  GP

Brioche perdue, poire caramélisée et bière © GP

Brioche perdue, poire caramélisée et bière © GP

Sur le chemin du retour, quelques membres de l’Académie m’attendaient en terrasse, les plus gourmands d’entre eux en tout cas, qui, comme Philippe Claudel, Patrick Rambaud, Didier Decoin et Bernard Pivot sirotaient leur poire – certains avec un cigare. « Tu peux dire merci aux Goncourt« , me lança fièrement ce dernier. Et il n’avait pas tort. Merci donc à eux, comme à Westermann et à son équipe, qui avaient dignement fêté une assistance de choix.

L'équipe de cuisine © GP

L’équipe de cuisine © GP

Drouant

16/18 place Gaillon
Paris 2e
Tél. 01 42 65 15 16
Menus : 44 (déj.), 54 (dîn.) €
Carte : 65-105 €
Horaires : 12h-13h30,19h-22h30
Fermeture hebdo. : Ouvert tous les jours
Métro(s) proche(s) : Quatre-Septembre, Pyramides
Site: www.drouant.com

A propos de cet article

Publié le 3 novembre 2015 par

Paris 2e: mon déjeuner Goncourt” : 2 avis

  • Noluoc

    Les seins d’Hermine m’ont caché le chevreuil…….

  • Georges

    Blanc de Blancs, merci

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !