Villa Lalique: démarrage en trombe

Jean-Georges-Klein © DR

« Magnifique, magique, somptueux »: les qualificatifs ont fusé en tout sens, depuis dimanche soir de la semaine passée, sur l’ouverture de la Villa Lalique à Wingen-sur-Moder, concernant à la fois la salle à manger néo-Art déco et sobre imaginée par Mario Botta, lorgnant sur l’extérieur, la grande cave bâtie par le sommelier Romain Iltis et, bien sûr, la cuisine de Jean-Georges Klein, relayé par ses lieutenants Jérôme Schilling, le chef exécutif, et son second Michel Scheidler. Un premier repas « non officiel », destinés à des restaurateurs voisins et amis, le 13 au soir, puis un second pour la presse le mardi 15 à déjeuner ont permis d’apprécier le lieu hors norme et les mets nouvelle vague (« nouvelles saveurs, nouvelles idées, nouvelles présentations » glosait un cuisine étoilé invité dimanche soir), avant l’ouverture officielle du 18 septembre. Reste que Jean-Georges Klein, dont la modestie légendaire, a préféré faire profil sage et discret, assurant à l’AFP, ne briguer pour l’instant « qu’une ou deux étoiles au Michelin. » Précisant:  « On a ce handicap d’ouvrir très tard » (par rapport aux dates de bouclage de la prochaine édition du guide rouge). Réponse en mars prochain.

Salle du restaurant © DR

Crissier: les absents ont eu tort

Lazare Saguer, Joan Roca, Antonio Santini, Fredy Girardet, Gérard Raebey © GP

Quelques uns des grands noms de la cuisine mondiale étaient présents pour fêter le 60e anniversaire de l’Hôtel de Ville de Crissier, sous la houlette de Brigitte Benoît Violier, en présence de Fredy Girardet. D’Andreas Caminada, l’autre trois étoiles suisse à Fürstenau en Engadine, à Gérard Rabaey, qui fut le premier chef français trois fois fois étoilé en Helvétie, au Pont de Brent à Montreux, en passant par Joan Roca du Celler de Can Roca à Girone, d’Antonio et de Nadia Santini du Dal Pescatore à Canneto-sul-Oglio à Régis Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid, sans omettre les grandes toques de Suisse: tous étaient là pour goûter des mets d’exception (cressonnette de crabe bataillé de l’île de Ré et caviar osciètre, bolets d’automne de Loenen cuisinés de la tête au pied, truite lacustre du Léman plaquée aux aromates, langoustine de Porcupine ou chamois des montagnes du Valais) en compagnie de bouteilles rarissimes (Cheval Blanc 1996 en jérobam ou Yquem 1955). Parmi les absents excusés, Joël Robuchon, maître d’apprentissage de Violier en partance pour Singapour, Marc Haeberlin, ex président des Grandes Tables du Monde,  en démonstration au Japon et, plus curieusement, David Sinapian, l’époux d’Anne-Sophie Pic, qui co-dirige la voisine table deux étoiles du Beau Rivage de Lausanne, et actuel président des  Grandes Tables du Monde, dont fait partie évidemment Violier. Une absence très commentée…

Benoît Violier, Louis Villeneuve (au micro) et le gâteau d’anniversaire © GP

L’émotion de Zdank

Foie gras & Alexandre Zdankevitch © DR

C’est la neuve table qui fait vibrer le tout Grenoble gourmand: Zdank, signé d’Alexandre Zdankevitch, 32 ans, formé auprès dans de grandes maisons parisiennes, comme le Ritz, le Bistol, le Shangri La, avant de travailler à l’Agapé Substance à la suite de David Toutain. La maison, toute neuve et de style contemporain, qui vient d’ouvrir au 14 rue Fantin Latour, avec ses deux étages (bistrot au rez de chaussée, gastro au premier) joue le cadre moderne, les mets dans le vent, les vins sélectionnés avec nez par le sommelier Thibault Ducousset ancien des Terrasses d’Uriage. C’est « la » table du moment à suivre en Rhône-Alpes.

Farnesi crée Dilia

Michele Farnesi © DR

On avait parlé de Michele Farnesi, ce natif de Lucca, lors de son passage chez Heimat avec Pierre Jancou. Ce Toscan voyageur, qui a notamment travaillé en Italie avec Fulvio Siccardi au Conti Roera d’Alba, Massimo Bottura, le trois étoiles de l’Osteria Francescana à Modène, mais aussi en Suède, à l’Opera Källeren, le QG gourmand de la famille royale, et à Paris, chez Saturne avec Sven Chartier et Rino aux côtés de Giovanni Passerini, vient de reprendre l’ex-Roseval de Simone Tondo dans le 19e, revu par lui en Dilia (en hommage à ses grands parents, Dino et Illia). Au programme, une cuisine franco-italienne joliment réactualisée. Ouverture midi et soir du mardi au samedi au réservations au 09 53 56 24 14.

L’étoile de Grosjean brille au Grand Hôtel

Christophe Grosjean et la directrice du Grand Hôtel © Sud-Ouest

« Dîner sur la terrasse du Grand Hôtel à St Jean de Luz, avec Christophe Grosjean en cuisine… Beau et bon! » annonce l’inspecteur Michelin en visite sur la côte basque le 14 septembre dernier sur le compte tweeter du guide rouge. Autant dire que l’étoile est en bonne voie pour ce chef discret, natif de Vesoul, formé notamment chez les Pourcel à Montpellier et au Chabichou à Courchevel. Devenu chef en Californie au Bernardus Lodge puis à l’Auberge de Carmel, venu au Pays Basque en 2010, où il avait obtenu l’étoile à Brindos, il officie désormais au Grand Hôtel juste rénové et réouvert à fleur de plage. Bon vent à Grosjean!

Mougins 2015: Yanou honorée

Richard Galy, Denise Vergé et Yanou Collart © Alain Angenost

Dans le royaume des attachées de presse, Yanou Collart fut longtemps la reine et beaucoup s’en sont inspirée. Portée aux nues par la presse américaine, elle avait su inventer, entre les grands chefs français et européens et le monde du cinéma US, un cocktail relationnel à base de piment et d’amitié. Dès 1965, elle parcourait  les USA avec les grandes toques hexagonales, Bocuse en tête, pour faire connaître leur cuisine et leurs établissements à ses amies stars hollywoodiennes, Barbara Streisand, Brooke Shields, Goldie Hawn, Rock Hudson, Kirk et Michael Douglas, Jerry Lewis, Robert Mitchum, Jack Nicholson, John Travolta, Peter Falk, Tom Cruise, John Frankenheimer, Steven Spielberg ou Sydney Pollack. Paulot de Collonges et sa bande, à commencer par Jean Troisgros et Roger Vergé, ont ainsi été invités, en 1975, à Beverly Hills, chez Danny Kaye, mémorable acteur et danseur, mais aussi fin cuisinier. Yanou a accompagné Rock Hudson (premier acteur à révéler son Sida) jusqu’à sa fin, louant un Boeing 707 pour le rapatrier après son séjour dramatique à Paris, personne ne voulant de lui, ni dans les grands hôtels, ni les hôpitaux, ni les compagnies aériennes. Depuis, Liz Taylor, qui a créé l’AmfAR (importante fondations américaine de la lutte contre le sida), avait choisi le Moulin de Mougins pour son gala annuel, durant deux décennies. À l’occasion des dix  ans des Étoiles de Mougins, en présence de Denise Vergé et d’une fort belle assemblée de chefs, Richard Galy, maire de la ville, a honoré Yanou Collart, lui remettant le 1er trophée d’exception de ce Festival de la Gastronomie créé en 2005 afin de rendre hommage à Roger Vergé.