Les Fables de la Fontaine
« Paris 7e: les Fables version relax »
Nouvelle donne pour cette table marine qui n’en finit pas de faire sa mue. Ce fut l’une des pièces de l’empire Constant. Ce dernier avait vendu la maison à David Bottreau et son collègue Sébastien Gravé. Le premier est resté, tandis que le second se concentrait sur Pottoka. Les fourneaux étaient tenus par le jeune Anthony David, parti depuis pour l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion.La maison en a profité pour faire une cure de jouvence, baissé les prix, agrandir l’offre et la maison, jouant les poissons moins nobles, offrant un joli menu cadeau au déjeuner.
On aimera aisément le nouveau cadre signé Luis Aleluia, zen, épuré, aux teintes douces, avec sa table d’hôte, haute, au centre, sa salle neuve, créée dans l’ancienne cuisine (qui elle a déménagé au rez de chaussée). On a vue d’ici et de la terrasse sur la voisine Fontaine de Mars et la maison du même nom. Mais les yeux et les sens des hôtes se concentrent sur les assiettes de la nouvelle cheffe, Julia Sedefdjian, ancienne seconde du restaurant et tout juste âgée de 21 ans, qui prend la tête des fourneaux et joue les saveurs méditerranéennes avec acuité.
Jolies sardines nature en amuse-gueule, haddock cru et cuit avec son jaune d’œuf croustillant et ses poireaux croquants en vinaigrette d’algue, gravlax de saumon (un poil trop salé), salade façon niçoise (un peu fouillis, sur sa sauce tomate un peu appuyée), superbe aïoli de lieu, savoureuse hirondelle de mer (cousine de la daurade) avec raifort et mousseline de fenouil convainquent sans mal de faire ici en étape.
La carte des vins cache quelques pépites peu ruineuses (comme le délicieux crozes hermitage de Yann Chave à 28 €) et, en dessert, le sablé breton avec sa crème et son sorbet citron est une « tuerie » gourmande. Bref, voilà une jolie table, ouverte tous les jours, à revisiter avec envie.
Délicieuse bourride mais il a fallu 1h d’attente. Nous sommes arrivés à 21h et nos plats ont été servis à 22h. Ce n’est pas acceptable. Certes nous n’avions pas pris d’entrée car nous nous réservions pour le dessert. Ce n’est pas une raison pour nous faire attendre aussi longtemps. Notre fête a été gachée.