IDA

Denny Imbroisi © GP

Denny Imbroisi ? Si vous n’en avez pas entendu parler, c’est que vous n’êtes pas branché télé. Mais allez bientôt entendre déclamer son nom par ses supporters et les autres. Ce Calabrais formé en Italie chez Nadia Santini au Dal Pescatore, puis chez Giancarlo Perbelleni à Isola Rizza, avant de devenir le lieutenant de William Ledeuil chez Ze Kitchen Galerie et second de cuisine au Jules Verne de la Tour Eiffel, fut candidat Top chef 2012 et son fan-club, largement féminin, l’adore. Il vient d’ouvrir sa table dans un coin tranquille, quoique fort roulant, de Montparnasse face au métro Falguière et c’est déjà un événement de quartier.

Gamberi Rossi au gaspacho de concombre © GP

Installé à son compte et au prénom de sa sœur, dans un cadre plein de gaîté, qui hésite entre snack chic à la new-yorkaise façon Little Italy et la cave à manger tendance, il accueille avec drôlerie relayé en salle par l’efficace Antoine Le Vacon, lui même assisté par une jeune Hongroise qui valse avec élégance et charme, derrière le comptoir, entre pâtes Setaro, belles huiles et vieux balsamico. Le lieu est drôle, gourmand, avenant, les formules bien vues, comme ce menu carte à 30 € qui permet de goûter les bons tours du chef sans casser sa tirelire et les vins au verre ne manquent pas de ressource.

Saumon mariné © GP

Poisson de ligne (mais ce midi, du saumon…) mariné aux radis croquants et oranges sanguines avec vinaigre balsamique et gingembre, gamberoni rossi (autrement dit crevettes rouges) marinées avec gaspacho de concombre, pomme verte, avec condiment tarama, feuille d’oseille sont séducteurs, même s’ils insistent un tantinet sur le sucré, jouant le mélange de saveurs en tout sens. On n’oublie pas, la friselle en liminaire, sorte de bruschetta réhydratée à la tomate et huile d’olive, ni le tourteau dans sa boîte avec son jus de betterave.

Ruote pazze © GP

En vedette, un registre des jolies pâtes donne envie de prendre ses habitudes. Ainsi, les spaghetti (maison) façon carbonara, avec oeuf parfait, cacahuète et émulsion de ganciale (joue de porc) et d’oignon (al dente et superbes) ou encore les amusantes ruote pazze (« roues folles » de Setaro) au pesto de basilic, avec fromage blanc, noix de Grenoble, olives taggiache, pêchant encore par leur côté sucré…

Cappucc’IDA © GP

Là dessus, on goûte un amusant vernaccia de San Gimignano signé Montenidoli ou un valpolicella classique quoiqu’un peu perlant de chez Vaona, sans faire l’impasse sur de biens jolis desserts comme ce cappucc’IDA, avec spéculos, mousse café, glace noisettes, ce fraisier destructuré avec crumble à l’huile vierge, crème de fraise, glace yaourt et balsamique réduit ou encore coco-choco praliné, crème coco et ganache. Bref, la douceur est la partie forte de cette maison qui démarre dans l’enthousiasme et la bonne humeur.

Coco choco © GP