2

Le Rafaël

« Paris 17e: un casher de haute tenue »

Article du 11 mai 2015
Edward Broadland © GP

Edward Broadland © GP

Cela ressemble à un pari qui est en voie de réussite: celui d’un patron motivé (Michel Lehiani) et d’un chef de renom (Simone Zanoni, la star discrète du Trianon Palace à Versailles) signant la carte, veillant, même de loin, sur elle, et plaçant là un de ses bons élèves, le très tonique Edward Broadland, de créer « le » casher gastro de Paris. Les impératifs nombreux imposés par la cashrout pour l’obtention du fameux tampon « Beth Din » donnent lieu ici à quelques prouesses: le lait de soja, la margarine remplacent notamment le lait (qui ne peut se marier avec les mets carnés). Les viandes abattues rituellement, les vins qui possèdent le tampon du rabbinat contribuent aux plaisirs maison.

Mousse de petits pois © GP

Mousse de petits pois © GP

Bref, on est assez bluffé par tout ce qui se propose là sous le sceau du jeune Edward. Cet Anglais de Leicester, ayant pratiqué deux des trois  « trois étoiles » british, Gordon Ramsay à sur Royal Chelsea Hospital Road et le Waterside Inn de Michel Roux à Bray-on-the-Thames, mitonne là une cuisine classico-créative de haute tenue. Des exemples? Les mets qui composent le menu dégustation permettant de faire le tour de la question.

Saumon mi-cuit © GP

Saumon mi-cuit © GP

D’abord la jolie mousse de petits pois en amuse-bouche, ensuite les asperges du Pertuis grillées avec jaune d’oeuf confit, pastrami, écume de pomme de terre fumée, oignon frit. Puis le saumon mi-cuit sur la peau façon unilatérale, resté moelleux, flanqué de sa vinaigrette à l’orange. Enfin le foie gras pressé au jambon de poulet avec artichaut poivrade et ses petits légumes à la fleur d’ail sauvage.

Asperges et oeuf confit © GP

Asperges et oeuf confit © GP

Tonique et frais, en vérité! On ajoute les morceaux de bœuf du Limousin (entrecôte servie saignante et joue de boeuf moelleuse) avec sa polenta crousti-crémeuse, sa fine sauce au cabernet. Plus les jolis desserts, comme la mousse glacée passion avec ses morceaux de mangue et son crumble, plus une assez renversante tarte Tatin, aux pommes caramélisées et ultra fondantes, avec sa glace vanille.

Pressé de foie gras © GP

Pressé de foie gras © GP

On n’oublie pas les vins au verre, conseillés par une jeune fille au fait de son sujet, en accompagnement comme ce splendide chardonnay Yarden au nez beurré, ce viogner très « pêche/abricot » de la même cave, ce muscat d’Alexandrie, vinifié à Jérusalem, se mariant fort bien avec le foie gras, le séducteur cabernet-sauvignon Gamla, enfin ce riesling sec de la même enseigne jouant l’équilibre fringant sur la pomme.

Tarte Tatin © GP

Tarte Tatin © GP

Bref, une démonstration technique de haute volée prouvant qu’on peut faire casher et savoureux, sans que qui que soit puisse s’insurger sur le mode de la gourmandise bien tempérée. Mazeltov, Edward!

Service du vin © GP

Service du vin © GP

Le Rafaël

105, rue de Prony
Paris 17e
Tél. 01 44 40 05 88
Menus : 48 (déj., formule), 58 (déj.), 110 (découverte), 135 (dégustation) €
Carte : 120 €
Horaires : 12h-14h30, 19h30-23h30
Fermeture hebdo. : Vendredi soir, samedi
Métro(s) proche(s) : Péreire, Porte de Champerret
Site: lerafael.fr

Le Rafaël” : 2 avis

  • Alex

    Service déplorable car trop long : plus de 20 minutes pour prendre la commande.
    Amuse-bouche servis mais pas pour tous donc attente très longue.
    Entrée qui manque de simplicité : œuf mollet mélangé dans une sauce crémeuse mais belles asperges. Veau pas assez chaud mais ça passe. Dessert moyen : fruits rouges, crème et meringue.
    Nous sommes loin d’une cuisine raffinée digne de celle d’un chef.
    Carte des vins horrible.

  • Lucette Rofe

    Un incontournable quand nous sommes à Paris
    On adore c trop bon
    Mazel tov

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !

Le Rafaël