Le Bistrot Saint-Sauveur
« Le Cannet: St Sauveur, les saintes saveurs »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
Alain Angenost, notre correspondant de la côte, a retrouvé le chemin du Bistrot St Sauveur. Suivons-le…
Claude Sutter, depuis trois ans, régale les azuréens dans son charmant petit restaurant du Cannet. Ses trente couverts sont pris d’assaut, aussi bien à la basse qu’à la belle saison, du déjeuner au dîner. Il n’y a pas de mystère, quand c’est bon, généreux et chaleureux, le bouche à oreille fonctionne rondement. Une salle mignonnement agencée, un mur cave à vin de toute beauté et un service appliqué de Nacime, son associé, et de la souriante Nesrine, sa gracieuse épouse.
Ils se sont connus quand Claude s’occupait du Palm Square, à Cannes, pour faire plaisir à un ami alsacien qui en était le propriétaire. Ce n’est pas la période qui l’a le plus enchanté, lui qui avait été étoile à la Barrière de la Wantzenau près de Strasbourg. La gastronomie, il la connaît sur le bout des doigts, depuis ses débuts au Erckmann-Chatrian chez Richert puis à la Chaumière de Gaston Boyer à Reims, au Crocodile d’Émile Jung et chez Michel Guérard.
Avec son second, Mathieu Chemin, ils savent mitonner une cuisine astucieusement bistrotière, en plein dans la saison, au fond du terroir avec la pointe alsacienne bienvenue. Pâté en croûte « grande tradition, timbale d’escargots de Bourgogne et champignons de saison au beurre d’ail, risotto “Arborio”, chorizo, poire et fourme d’Ambert, salade de lentilles et endives au raifort, presskopf et boudin snacké, ces entrées réchauffent un hiver.
Comme si on remettait une bûche dans la cheminée, la suite est du même topo, version mer, filet de dorade, crème de poireau et pomme de terre à l’huile de truffe, croûtons aux rillettes de canard, ou suprême de cabillaud braisé au four, sauce au vin du Jura, purée de panais, et version terre, poêlée de rognons et ris de veau financière, spaëtzle au beurre ou cuisse de canard confite, choucroute et raisins flambés.
Resterait-il une place pour le dessert ? Mais oui, baba au rhum, crème fouettée ou millefeuille léger à la vanille et le tour est joué. Un Bib gourmand bien mérité, voilà vraiment une adresse à savourer, au cœur du Cannet, près du musée, Bonnard aurait aimé.