Akrame
« Paris 16e: avec Michael Ellis chez Akrame »
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Quand on déjeune avec le patron du Michelin chez le neuf deux étoiles tendance du moment, on parle de quoi? Du passé, de l’avenir, de la gastronomie française, des classements passés, futurs, à venir, très vite, de X et de Y, de la prochaine (ou des prochaines) 3 étoile (s), de celles d’avant hier… Bref, je vous la fais courte et ne vous raconterai pas tout. La vérité oblige à dire que Michael Ellis, new-yorkais de Denver (Colorado), arrivé en France pour passer un CAP de cuisine et apprendre le « b a ba » des foies gras, confits, magrets chez Jean Moussié rue de la Convention, jadis, connaît fort bien ses dossiers.
Et donc si son équipe se trompe, il doit gérer. Bref, l’homme est attachant, gourmand, sincère. Et le Michelin d’aujourd’hui est à son image. Chez Akrame Benallal, comme le dit Curnonsky, cité sur sa carte, « les choses ont le goût de ce qu’elles sont« . On goûte en coeur la pastèque au pastis, la noix à l’anchois, la brioche au comté « pour picorer« . Puis les choses sérieuses commencent.
Sur le thème du végétal, la tomate coeur de boeuf cuite au foin et découpée devant vous, servie avec thym et pamplemousse, sur un thème marin, les coques (coquillages) au vin (rouge) font un joli jeu de mots… et un met bien plaisant et odorant. Comme le lieu jaune marié à l’artichaut et cacahuète en craquant et crème, simplement pile poile. Quant à l’Ice mojito , il constitue un trou normand tendance.
Côté viande, on a le choix entre le juteux pigeon de Racan avec maïs, pop corn, curry et la tendre volaille de Challans aux pommes de terre et beurre noisette. Les vins sont au diapason: vifs, plaisants et frais, comme le sancerre de Pacal Jolivet, le maranges de Nicolas Perrault, le saint joseph cuvée du papy de Stéphane Montez ou le gewurz autrichien du Neusiedlersee de la Weingutshof Landhauer à Rust qui accompagnent les desserts.
Ces derniers sont joliment gourmands, avec un final sur le thème du chocolat en mousse noire avec sorbet au poivre et encore au lait avec chocolat blanc et huile au poivre. On n’oublie pas les mignardises, ni les craquantes tablettes à emporter. Je ne saurais pas si Ducasse et Alléno auront de nouvelles (trois) étoiles l’an prochain, mais je sais que je referai table commune avec l’affable Michael Ellis.