Le Relais de la Poste

Vincent Vervisch et Caroline Van Maenen © GP

Voilà un relais de la poste que l’on suit depuis belle lurette et qui est « la » table étoilée de sa commune très gourmande des portes de Strasbourg. La Wantzenau recense, en effet, une douzaine de tables en tout genre, italienne, poissonnière, tarte flambée, gastronomico-créative, et Carole Von Maenen, qui a racheté la maison à Jérôme Daull, tient bon ici sur la ligne bleue de la qualité, malgré l’inévitable valse des chefs. On a connu là Laurent Huguet venu du Crocodile, et, brièvement, Julien Binz, puis le voyageur Bruno Sohn.

Vitello tonnato © GP

Voilà désormais une formule qui associe un chef conseiller (le sélestadien Stephan Bernhard du Jardin de France, étoilé à Baden-Baden) et un chef à demeure, le belge Vincent Vervisch, passé à Bruxelles par les grandes tables de Michel Bruneau à Ganshoren et d’Yves Mattagne au Sea Grill. La formule semble bien tenir, permettant à la maison de garder sa régularité.

Grenouilles, escargots, pommes de terre, ail et persil © GP

On vient là pour le cadre soigné, la belle terrasse d’été sous les ombrages, les chambres de charme, affilées à la chaîne Romantik Hôtel, le service affable, la cave de choix. On ajoute la salle cosy, la belle mise de table et les menus pondérés. L’autre chose, le midi, pour 35 €, la maison proposait le classique vitello tonnato avec câpres, oignons rouges et thon, le maigre aux carottes et son écume à l’estragon, avant la soupe de fruits rouges et sa glace vanille.

Vol au vent de ris de veau doré au beurre mousseux, girolles et riz vénéré © GP

C’est sage comme une image. Et les belles propositions sur le mode régional complètent, à la carte, le répertoire : jambonnettes de grenouilles, escargots et mousseline de pommes de terre, plus ail et persil, vol au vent de ris de veau et sauce crémée aux champignons, girolles et champignons de Paris avec son riz noir vénéré, sans omettre un soufflé chaud au kirsch avec son sorbet aux cerises et à l’eau et ses griottes auquel on rajoutera un coup de kirsch de chez Metté pour le plaisir.

Maigre aux carottes, écume d’estragon © GP

Un coup de chapeau encore aux jolis flacons d’ici et d’ailleurs servis au verre (comme le gouleyant mais sec pinot blanc Kritt de Rémy Gresser à Andlau ou le fruité et élégant marsannay la Montagne de chez  Bart côté côtes de Nuits). Voilà une maison sûre.

Soufflé chaud au kirsch, cerises au jus et sorbet griotte © GP