La Source des Sens
« Morsbronn: gourmandise zen à la source des sens »
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Il est le discret de la jeune cuisine d’Alsace, le gestionnaire malicieux et l’aubergiste intrépide. Pierre Weller, quadra dynamique, passé chez Ducasse à Monaco, chez Jacob à Courchevel, au Cheval Blanc de Lembach ou au Buerehiesel, parti, ensuite, à Sao Paulo et au Japon, a fait de l’auberge familiale dédiée aux curistes – c’était l’Hôtel de la Marne – une table moderne avec son spa grand genre. Nous sommes désormais à la Source des Sens en un lieu contemporain revu design avec audace.
La salle à manger a du chic, les chambres sont zen, claires, sobres, modernes, avec leur belle literie, leurs hauts sommiers. Il y a les piscines, l’une extérieure, l’autre intérieure, le vert au dehors, le jardin tranquille, qui finit par oublier la route, la grotte de sel ou les salles de repos, dédiés à la luminothérapie ou aux jeux de couleurs. C’est à la fois soigné, sans chichi, comme une invite à la quiétude.
Mais la table demeure la première bannière du lieu, éminemment gourmande. Le service sous l’égide de la charmante Anne qui veille sur une carte des vins d’une surprenante richesse est plein de grâce même. Et les menus jouent le bon conseil. Le premier, qui s’intitule « bien être », propose une exquise tartelette de sardine avec piperade, tapenade, coulis de pimento del piquillo, un filet de féra avec ses gnocchi de fromage blanc, son jus de volaille aux trompettes et chou pak choï, avant le pralin à la fleur de sel, vinaigrette Tonka et glace vanille.
C’est vif, frais, léger, malicieux, et, pour 39 €, cela représente un joli résumé du talent maison. Il y a aussi la terrine de foie gras avec sa chapelure de chorizo, le homard poché aux moules de bouchot, agrumes et bouillon au lait de coco, le filet de veau aux macaroni parmesan, oignon, tomate et romarin. Et ces malicieux desserts qui ont nom entremet chocolat praliné et glace expresso ou abricot rôti, en sorbet, meringue, plus crémeux verveine.
Ce n’est, certes, pas très régional, quoique fort savoureux et pointu de goût de bout en bout. En tout cas, avec un frais sancerre dit « Mmm » – et qui dit bien son nom – de chez Fournier plus un exquis saint-joseph signé Gonon à Mauves, fruité comme du jus de framboise, on fait là un repas exotique et fort dépaysant, à deux pas du coeur si alsacien, façon livre d’Hansi, de Morsbronn-les-Bains.