Pinxo

Fabrice Dubos et son équipe © GP

C’est, depuis cinq ans déjà, “ le ” branché malin et discret du quartier Tuileries/Vendôme. Le lieu est bon, beau, pas trop cher, avec l’accent du Sud Ouest en prime. Dans un neuf hôtel contemporain (le Plaza-Paris Vendôme), imaginé par Pierre-Yves Rochon, cette table minimaliste, qui est, elle, signée Alberto Bali,  le rénovateur d’origine argentine du voisin Carré des Feuillants constitue la botte secrète d’Alain Dutournier. Les tapas chics, l’accueil féminin dynamique et délicieux, les exquis vins au verre, les recoins, les puits de lumière, le côté noir et blanc en couleurs de ce lieu amusant plaît sans mal.

Ambiance au Pinxo © GP

Fabrice Dubos, qui a travaillé au Café Faubourg, et que veille avec le doux Alain  de pas si loin, travaille à fourneaux ouverts, recréant, de parisienne façon,  l’esprit des “ pinxos ” à la mode San Sébastien, quoiqu’en version plus sophistiquée. Les mets en trois temps, à se partager, le « grignotage malin » du déjeuner (à 21 €), ou la cocotte du jour et son café gourmand, les produits estampillés Sud Ouest ont belle mine.

Pâté de cèpes © GP

Ce midi, c’était plein et archi-plein, donc bruyant, mais sympa, drôle, dynamique, plein de verve. Et les petits pâtés chauds de cèpes sous son capet de lentins de chêne, les grosses de crevettes et légumes à la vapeur en bouillon d’herbes, les tronçons de lotte avec leur royale de piment doux, leur spaghetti de courgettes carbonara faisaient des dînettes fraîches, légères, dans le vent. Preuve qu’on peut manger « light » chez Dutournier!

Tartare de boeuf en Rossini © CG

Mais les chipirons au pied de cochon avec cèpes et mojettes, le tartare de boeuf  issu de blonde d’Aquitaine  et servi façon Rossini, avec son carpaccio de foie gras au coulis de truffe noire, sans omettre la volaille jaune des Landes poêlés avec son quinoa crémeux aux girolles rappellent que le bel esprit du natif de Cagnotte, qui gagna jadis les faveurs du tout Paris gourmand en son Trou Gascon de la rue Taine demeure.

Macarons à la violette © GP

Christophe Gaillard, qui est mon coach de la rubrique tendance du Point – et qui n’est pas le moins gourmand et gourmet du journal, loin de là – se régalait encore de cerises en croquembouche genre pâte à choux avec chocolat blanc et grué de cacao. Mais le macaron à la violette (toulousaine), avec son parfait framboise et sa glace réglisse ne sont pas moins séducteurs.

Croquembouche aux cerises © GP

On salue, in fine, le crozes hermitage de Graillot servi au verre en se disant que ce Pinxo est l’une des adresse les plus futées et finalement l’une des moins snobs d’un quartier plus connu pour ses beaux magasins que ses bonnes tables…