1741
« Strasbourg: retour au 1741 »
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On l’a découvert – ébloui, épaté – l’an passé. On y est retourné. Et la magie continue d’agir. Il faut dire qu’ils ont réussi leur coup, Cédric Moulot et Thierry Schwartz, le premier, businessman zélé, qui possède le Tire Bouchon, le Meiselocker et quelques autres, le second chef du Bistrot des Saveurs à Obernai. Ils ont réussi à attirer le tout Strasbourg qui mange dans une demeure neuve, singulière, hors norme, sur trois étages, qui concilie tradition et modernisme, évolution et histoire. L’enseigne fait un clin d’œil à l’année de construction du Palais des Rohan, vis à vis, de l’autre côté du quai.
Le décor, avec salons boudoirs, rez-de-chaussée genre bibliothèque intime, dernier étage avec la cuisine et les tables en atelier sur le mode robuchonien, en jette. Il y a les murs pastel, boiseries, stucs, tentures, photos, tissus Hermès, lustres et appliques Baccarat, couverts Christofle, plus ces piliers de verre contenant de grandes bouteilles qui donnent le ton du lieu. Côté cuisine, Thierry, formé jadis chez Robuchon et passé au Mont d’Arbois, joue sa partition rustico-raffinée avec charme. Les produits sont superbes, la fraîcheur, la précision, la netteté dominent.
On aime, sans mal, le petit pois glacé avec laitue et lait fumé, le désormais classique (ici !) et fort singulier œuf dans l’œuf (coulant… mais après avoir ouvert deux pellicules de blancs comme une raviole) aux girolles – qui réalise une jolie prouesse technique, comme la pomme de terre Agria en croûte de sel et truffe d’été qui donne lieu à un bel exercice de style au guéridon.
Il y a encore le rouget de roche avec amandes et fenouil, le moelleux lapin en cocotte d’herbes odorantes, plus les jolis desserts, comme les fraîches ravioles de melon à l’anis et miel ou le cigare à goûter « du bout des doigts » avec pommes de terre, yaourt, pistache, superbe. Là dessus, les jolis vins dans tous les domaines, jouent l’heureux contrepoint.
Bref, voilà une splendide maison à fêter comme il se doit. Le Michelin est, certes, passé par là. Mais l’étoile attend encore. On se demande bien pourquoi…
Et on vient d’en reparler: https://www.gillespudlowski.com/91490/restaurants/strasbourg-la-nouvelle-donne-du-1741
Le Michelin est repassé par là depuis et le 1741 a obtenu sa première étoile en février dernier. 🙂
Bonjour,
Cet endroit est divin, la cuisine simple dans sa complexité (ou l’inverse). Un pur moment de plaisir… Les ris-de-veau sont d’une extrême précision et saveur. Bravo… À recommander à tout pèlerin du goût qui passe par Strasbourg.
Surtout n’hésitez pas…