Aux 3 Capitaines

Michel Sacksteder, JFK et Marcel Moureaux © GP

Cette belle auberge, avec sa fresque murale, sa cheminée, son inscription narquoise comme une invite au bon vivre (« passant prend ton temps, sinon c’est lui qui te prend« ), ses meubles lorrains, son parquet en bois, son lustre rustique, son plafond à damiers, ses tables rondes, son premier étage avec ses banquettes, je l’ai redécouverte en compagnie de Jean-François Kahn, à l’occasion du récent festival « Littérature et Journalisme ». Voilà un lieu qui nous ravit, lui et moi, jouant le jeu du terroir avec allégresse, passant les modes avec superbe.

Asperges © GP

Bref, voilà une auberge où l’on se sent bien. Marcel Moureaux, qui fut le chef de la maison à l’époque des frères Nachon, l’a racheté avec le sérieux Michel Sacksteder. Cet ancien maître d’hôtel de l’Europe de Saint Avold, tient la demeure avec adresse, expliquant les mets de son compère de cuisine avec joliesse. Leur rôle: jouer l’ambassade lorraine de bon ton, la belle vitrine des traditions, comme du produit et des vins d’ici. C’est à a fois paysan et canaille, revu avec finesse, légèreté, fraîcheur.

Pressé de caille au foie gras © GP

Les sauces fluides, les mariages de bons sens, le bon sens de la tradition revisité: voilà ce qui nous passionne et qui a ravi JFK l’autre midi. Au programme, des menus équilibrés, des mets de bon sens dans une ambiance cosy. Les amuse bouche savent être modernes sans folie: tartare de saint jacques aux truffes, velouté d’asperges et encore boudin de pied de cochon emblématique de la demeure, proposé là désossé, façon gourmandise d’élite, finement rustique, savamment canaille.

Quenelle de brochet homardine © GP

Ensuite? Une quenelle de brochet légèrement gratinée sauce homardine à la Nantua, les asperges sauce mousseline, le pressé de filet de caille au foie gras, le saumon aux asperges ou le quasi de veau en cocotte avec ses pleurotes, son jus réduit et ses magnifiques pommes de terre paysannes rôties à la poêle et si craquante.

Pommes de terre poêlées © GP

On peut revenir en semaine pour le menu lorrain, le jambon chaud braisé, le fromage blanc campagnard, le fromage de tête maison, le poussin au four et le pigeon en deux cuissons. Il y aussi le soufflé glacé à la mirabelle sauce Suzette ou le sorbet du même fruit arrosé de l’eau de vie de chez Maucourt à Vezon. On y ajoute les vins mosellans nouveau style, comme le friand muller thurgau du Mur du Cloître à Haute Kontz et le pinot noir les Griottes qui mérite si joliment son nom du même domaine.

Soufflé glacé aux mirabelles © GP

Bref, voilà un lieu, à la fois simple, chaleureux, cossu, ambiance bon enfant, jouant l’accueil comme avant, la cuisine de toujours avec sa belle enseigne, qui fait honneur à son village des abords de Metz, avec ses belles maisons fermières ornées de portes à linteaux. Une demeure lorraine comme en rêve, mais qui existe bel et bien. Juste pour le plaisir.

JFK et l’enseigne © GP