Palais Jamaï et restaurant Al Fassia

Une halte magique veille sur la médina la plus vaste du monde arabe, avec ses 13385 habitations particulières, ses 9600 ateliers d’artisans, ses 143 mosquées. C’est le Palais Jamaï, qui, avant d’être converti en hôtel dans les années 30, fut la résidence du grand vizir du sultan Moulay Hassan Ier.

Bâti en 1879, agrandi dans les années 1970, rénové sous pavillon Sofitel, géré avec une bonhomie dynamique, ce palais/hôtel a gardé son aile ancienne de style arabo-mauresque abritant les suites historiques (celle dite Grand Vizir est avec sa terrasse panoramique est une merveille) comme le divin restaurant marocain Al Fassia. On a transformé son hall sur un mode historique réussi (les fresques années 20 datent de … 1999). Le bar, avec ses fauteuils contemporains signés Olivier Gagnaire, a le chic sobre et les chambres modernes revêtues de zelliges sont d’un luxueux confort.

Les jardins andalous font partie de sa gloire, à la porte des remparts. On peut paresser à l’ombre des grenadiers, lauriers-roses, palmiers, daturas qui bordent sa piscine extérieure, tester les soins de remise en forme ou faire de cette étape le plus doux des points de chute pour une visite raisonnée du Moyen-Atlas, Volubilis, Meknès, Ifrane. Elle offre, en avant-goût, une suite d’images aux portes d’un Maroc authentique.

Sa perle marocaine, hormis un hammam, qui a gardé le charme ancien: sa table marocaine – Al Fassia – qui constitue un oasis de charme années 1930, avec ses stucs bleutés, ses zelliges d’origine, ses recoins. Au gré d’un menu carte alléchant, Hicham Hassan, le chef, et sa brigade de femmes cuisinières mitonnent des choses exquises, délicates et fines qui raniment l’antique tradition de Fès, cette capitale gourmande du Maroc.

Les jolies salades d’ici, les briouates, le zaalouk, la tomate confite, le loup à la chermoula, le tagine de lotte à la fassi avec ses légumes, le divin couscous à la graine fine, le jarret de veau aux oignons, le poulet aux amandes, comme  la salade d’oranges aux dattes ou la pastilla au lait donnent simplement envie de prendre pension dans cette ville éternelle.