Guy & Family
« Gevrey-Chambertin: Guy, p’tit roi de son village »
Son frère François est le maire de Dijon – et le président du groupe PS au Sénat. Lui, c’est lui: Guy Rebsamen, le cadet turbulent, sacré râleur, franc buveur, expert ès vin, aubergiste par excellence. Il figure, évidemment en première ligne, dans mon ouvrage des « Grandes Gueules » chez Glénat. N’a rien changé à sa manière. Même si auberge à l’ancienne d’autrefois est devenue contemporaine. Campant en seigneur au cœur du pays vineux, au seuil de la côte de Nuits, il est l’homme-orchestre de Gevrey.
A Dijon, il dirigea durant plus d’une décennie le Chapeau Rouge. Même si après quelques incidents cardiaques, il a réduit nettement son rythme de travail, ce gentilhomme de salle s’est improvisé aubergiste chaleureux à deux pas de la croquignolette mairie. Au rez-de-chaussée d’une haute demeure à colombage, ce Bourguignon au grand cœur a fait d’une vaste salle rustique devenu sobre et zen dans l’air du temps un lieu affable.
Les tables bien espacées proprement mises, les poutres, l’ambiance de toujours, l’atmosphère débonnaire et sans chichi, bref, la convivialité bon enfant : voilà qui plaît d’emblée. Tout se fait ici en famille – expliquant l’enseigne -, avec ses deux filles et son épouse en salle, plus son fils – qui a travaillé, comme sa fille, chez – Loiseau à Saulieu- aux fourneaux. Au gré d’un menu-carte malin tout plein, qui se double d’un plaisant « menu du terroir » qui est un éloge des traditions locales, on se régale sans façon de jambon persillé maison avec sa crème légère à la moutarde, d’escargots poêlés au beurre persillé avec sa concassée de tomates et son ail confit, pour la note sudiste, les oeufs « parfaits » (cuit à 62°) façon meurette à la bourguignonne.
Il y a aussi le filet de rascasse cuit à l’unilatéral avec sa poêlée de courgettes, son jus de crustacés, le quasi de veau rôti aux épices façon tandoori, le rognon de veau cuit à la goutte de sang avec sa petite cocotte de purée de pommes de terre à l’huile d’olive, ses légumes mijotés, sa sauce foie gras.
Et puis la belle assiette de fromages du pays (époisses, chèvre frais, brillat savarin), comme une ode à la Bourgogne laitière. Et les jolis desserts d’enfance, comme la tarte aux pêches confites à la verveine ou les mirabelles pochées avec leur crème montée au kirsch et son sorbet aux fruits rouges.
On ajoutera la multitude de petits vins et grands vins de Saint-Aubin, de Gevrey et d’ailleurs, servis au verre ou en flacons: le meursault de Michel Bouzereau, le gevrey d’Arnaud Mortet, le morey st denis du domaine Dujac. Et l’on comprendra qu’on se bouscule ici pour trouver place. Le bon Guy se glisse à votre table, raconte une histoire de bouche, fait là office d’amphitryon affable. C’est là, en terre de gourmandise, la maison du p’tit bonheur.
Très bonne adresse ! Je recommande.
j’ai adoré! J’ai aussi mangé les escargots; absolument succulents! A recommander sans retenue 🙂