Fish la Boissonnerie

Ambiance © GP

Fish la Boissonnerie: c’est la table genre QG de copains de Drew Harre et Juan Sanchez. L’un est néo-zélandais, l’autre américain de Miami. Tous deux sont cavistes de charme à l’enseigne de la Dernière Goutte, rue Bourbon le Château, spécialistes de la fast food chic à l’enseigne de Cosi, en face de leur demeure, qui fut jadis une épicerie italienne. Bref, beaucoup de choses à la fois, tout en se préparant à ouvrir, ce sera pour la fin du mois, « Sémilla », un bistrot gourmand face ou presque à leur Fish et à deux pas de Cosi.

Velouté de chou fleur © GP

Lentilles aux copeaux de carottes © GP

Bref, vous avez compris qu’il faut presque une carte pour se repérer dans leur mini empire. Mais le périmètre en est limité. Ce midi, il y avait foule chez Fish. Il faisait froid au dehors, mais aussi à l’intérieur. On se réchauffait en buvant de petits coups de blanc (saint véran « En Crèches » du domaine Barraud) ou de rouge (languedoc côté costières de Nîmes du Rapatel) servis au verre. Il est vrai qu’il n’y a guère ici de bouteilles à moins de 30 € et que l’immense carte des vins est riche de grandes bouteilles à prix sérieux. Le solide, en revanche, est fort gentiment tarifé. Ce midi, pour 26,50 €, on hésitait entre velouté de chou fleur et chou romanesco croquant ou lentilles du Puy à la moutarde (assez évanescente) servies (froides, hélas) avec ses copeaux de carottes (évidemment bios!) multicolores.

Dorade à la basquaise © GP

Carré de cochon pané à l’anglaise © GP

Le filet de daurade à la basquaise, avec sauce à l’encre de seiche et chorizo, n’était pas mal, comme le carré de cochon pané à l’anglaise, en chapelure épaisse, puis frit, avec cresson au raifort et sauce tartare. Les desserts (crumble aux poires et pommes avec glace vanille, en fait des fruits compotés avec des boules de farine sucrée ou petit pot de crème au chocolat mer avec sa gelée -plutôt tonique – aux deux piments) étaient gentillets. Le tout est signé du jeune Japonais Taku Sekine, venu de chez Hélène Darroze, et qui tente de faire oublier Matthew Ong parti chez Albion avec l’ex maître de la maison, Haydon Clout.

Petit pot de chocolat © GP

Crumble pomme/poire © GP

Puisqu’on évoque ce dernier, notons qu’il manque un peu et, pour tout dire, qu’il ne semble guère avoir été remplacé dans la demeure. Les deux jolies jeunes filles du service assurent avec  plus d’entrain et de sourire plus que professionnalisme, oubliant de commander, voire de servir les vins, surfant comme elles peuvent sur le succès  de la demeure. Il est vrai que Juan et Drew, qui boivent volontiers le coup avec leurs copains au bar et achèvent les travaux de leur neuve maison en face, semblent un peu perdus entre les diverses pièces de leur empire.

Le service au bar © GP

PS: notons, in fine, que le Michelin, qui n’est jamais à court d’une bourde, vient de décerner à nouveau le bib rouge qu’il avait jadis conféré à la demeure, après l’avoir carrément oubliée l’an passé, en précisant, dans sa neuve édition consacrée aux « Bonnes Petites Tables », qu’elle était dévolue à la cuisine de Matt Ong . Or, malheureusement, ce dernier n’est plus là…