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La Ferme de Lormay « Chez Albert »

« Grand-Bornand: le bonheur chez Albert »

Article du 27 janvier 2012

Sa maison figure une sorte de bout du monde et de fin de route, au cœur de la vallée du Bouchet. Le hameau des Plans est la porte à côté. Nous sommes là à 7 km du Grand Bornand. Albert Bonamy, qui porte si joliment son nom, y a établi son domaine depuis deux décennies.

Il y a là une ancienne ferme, au pays du reblochon, trois salles, une cheminée haute, qu’on nommerait tué en Jura et qui se dit ici la bourne, du bois partout, le feu qui brûle, quelques tables, dix huit couverts au maximum. Bref, c’est un repère plus qu’un restaurant. Une maison d’amis, au cœur des Alpes françaises, comme on le suggérait.

Avec sa tête de luron mi-muet mi-rieur, façon Pierre Etaix (vous souvenez-vous du « Soupirant » – ce précurseur de « The Artist » – ?), son visage émacié, sa barbe sauvage, son physique de sportif filiforme, il n’a guère le look du cuisinier ventru à l’ancienne. Ce briscard des fourneaux, natif de Saône-et-Loire, qui a travaillé au Casino de Charbonnière, chez  Douillet aux Echets, gagné à la Savoie via l’Abbaye de Talloires du père Tiffenat, connaît la musique.

S’il sait cuisiner chic, il fait ici rustique, sans jouer au paysan en bottes de cuir. Cet ouvrier de la nuit, qui ferme au déjeuner, part volontiers en randonnée de ski ou à la chasse dans les parages enneigés et giboyeux. Il revient ici tailler les légumes, mitonner pâtisseries et glaces, fumer son saumon.

Chaque soir, le menu se lit comme une ode aux produits d’ici, rédigée sur sa planche. Les poireaux dits malignement à la vigneronne, car ils ressemblent à une grappe de raisin, avec leur vinaigrette montée à la betterave rouge, sont un petit chef d’oeuvre d’art populaire. Il y aussi les viandes grillées à la cheminée (l’agneau du Quercy, la côte de bœuf du Charolais). Puis les plats de charcutier zélé ou d’artisan canaille.

Le boudin noir aux pommes, les admirables attriaux (crépine de porc contenant ses abats, poumon, gorge, cœur, foie, plus épinards et oignons) ou le civet de caïon (le cochon local) sont escortés de gratin de blette, de polenta ou de pommes de terre, à la savoyarde. Pour escorter cette cuisine simple, savoureuse, vraie, on a le choix entre le petit jacquères de chez Carrel à Jongieux, le rouge gamay un peu rêche de Chevigneux à Gindrieux ou la belle mondeuse de Trosset.

In fine, on craque sur les gâteaux du jour : tarte aux noix et chocolat, aux pommes caramélisées ou au citron, tourte pêche/abricots qu’accompagne une boule de glace vanille. C’est bon, juste, sans chichi. De la cuisine paléolithique, dirait Joseph Delteil. Chance : c’est pile ce qu’on aime !

La Ferme de Lormay « Chez Albert »

Vallée du Bouchet
74450 Le Grand Bornand
Tél. 04 50 02 24 29
Carte : 35-50 €
Site: www.lafermedelormay.com

A propos de cet article

Publié le 27 janvier 2012 par

La Ferme de Lormay « Chez Albert »” : 9 avis

  • HAVARD

    une superbe adresse ou l’accueil et les plats sont toujours aussi bon depuis 20 ans que nous allons la bas rien n’a changé
    bravo albert

  • lesprit

    moi c’est fait je l’ai retrouvé en janvier, dans son domaine du grand Bornand ,toujours le même,et nous avons évidement trés bien mangé ,merci a vous.
    patrick

  • Boutin Sylvie

    moi aussi il y a 30… à l Abbaye de Talloires, gros coup de coeur qui restera la plus belle rencontre de ma vie, un très grand Monsieur aux valeures inestimables ! Quel plaisir et grande envie ce serait de pouvoir venir déguster ces mets !!

  • lesprit

    pour moi aussi très bon souvenir à l’Abbaye de Talloires chef dans la simplicité , une bonne humeur s’installe dés que nous sommes avec lui .travailler avec lui c’est du régal du plaisir . patrick

  • coenen Françoise

    une adresse magique dîner sur la terrasse ou bien au chaud dans le chalet, sérénité garantie quant aux plats , j’en rêve pendant onze mois ( le poulet aux écrevisses , l’omelette du curé, le chariot de desserts ah vite le séjour annuel au grand Bo ! Merci Monsieur Albert

  • BONNET

    J’ai eu la chance de travailler avec cet homme il y a … trente ans ! Les souvenirs sont présents comme si c’était hier, une saison de bonheur ! Je l’ai revu plusieurs fois dans sa ferme du bout du monde : toujours la même simplicité, la même authenticité … et le même talent ! Il y a des rencontres qui marquent une vie … En tout cas, elle a marqué la mienne

  • bruno quentin

    Le meilleur restaurant du monde!

  • Corinne

    La meilleure et la plus typiques des adresses du Gd Bo !!!

  • Marcel Laurent

    Une complicité d’amis se détache de ces photos. C’est effectivement un coup de coeur assuré dans les circonstances

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La Ferme de Lormay « Chez Albert »