Ponzu

Mon maître Christian Millau me disait volontiers que « le mauvais restaurant était la providence du critique gastronomique. Premièrement, il lui permet de faire de l’esprit, deuxièmement, il lui permet de faire du régime« . Je ne sais si c’est le cas de Ponzu, quant à l’esprit. Mais du côté du régime, c’est mal parti, alors qu’on sort de là avec la faim, après avoir ingéré force sucres et glucides inutiles.

Riz crousty et tartare de thon © GP

Le cadre de snack chic en noir et blanc, de ce qui fut jadis un burger casher sous la gouverne du dynamique Raphaël Zerbib, qui nous livra jadis en période de confinement a son charme, le style culinaire maison évidemment moins, offrant la caricature de la copie d’une cuisine néo-nippone revue à la sauce californienne.

Le bao burger de saumon cru © GP

Avec le « bao burger » de saumon cru (fade) avec guacamole et oignons frits, le « tataki roll » de saumon et avocat (avec beaucoup de riz couvert d’une fine lamelle de saumon), le riz crousty évoquant l’arancini au thon servi  au George du FS George V, servi, hélas, séparément avec un tartare de thon spicy, le « spicy crispy tuna » avec thon cru, chiracha crunchy, entouré de thon et d’avocat avec une goutte de sauce soja ou encore le « rainbow » mixant California saumon, cheese, avocat, recouvert de saumon, thon et avocat.

Spicy crispy tuna © GP

Rien n’a vraiment de goût. Tout est trop sucré. La salade coleslaw est correcte. Les tarifs sont modérés, le service, lui, est gentil tout plein. Les mochis glacés au sésame et le cheesecake au yuzu rattrapent un peu les choses. Et le pinot noir casher de Terracina en Latium (dont l’export transite par Hollywood!) se boit à l’aise. On se doute que la maison, qui existe aussi à Levallois-Perret, marche mieux en livraison à domicile. Mais venir ici n’est ce pas courir au devant d’une déception avancée?

Moshis glacés au sésame, cheesecake au yuzu © GP