Café Cher-Mignon

Laurent Knuchel et Lucas Cathelin © GP

Lucas Cathelin? On a connu ce jeune Lyonnais filiforme au Yuki Louge à Crans-Montana. Voilà désormais cet élève de Pierre Orsi,  passé à la Rotonde à Salvagny, chez Ithuria avec Xavier Isabal à Ainhoa enfin au Crans, à la belle table étoilée et créative de Yannick Crépeaux, descendu en bas de la grande station du Valais au Café Cher-Mignon.

Donut de carottes © GP

Le lieu est connu. La maison date du XVIIIe siècle. Est devenu auberge façon pinte valaisanne en 1917, avec ses belles boiseries, gardant son air de café de village. Elle a été transformée en étape gastronomique et y a connu divers talents comme le belge Bert de Rycker, puis le varois Serge Coustrain-Jean. La demeure a été rachetée par un natif du Jura Bernois, autodidacte aubergiste, Laurent  Knuchel, qui a confié les clés de la cuisine au fervent Lucas. Et ce dernier s’exprime à travers sages, sérieux et rigoureux.

Tartare de boeuf et radis noir © GP

Amusant « donuts » de carottes en amuse-gueule, tartare de bœuf suisse au radis noir, gravelax de saumon « Swiss Alpine » à la baie rose et émulsion aux herbes, raviole à la crème d’ail et jaune d’œuf, émulsion à l’ail noir de notre amie canadienne et herbes aromatiques, mais aussi carré d’agneau farci à l’anchois et au citron avec sa déclinaison autour de la carotte, jus d’agneau aux épices font de bien jolies choses.

Saint jacques snackées à la vanille © GP

Il y a encore les exquis travers de porc thurgovien confit 12 heures avec sa déclinaison de pomme de terre (vitelotte, patate douce, pommes dauphine) et jus de cochon ou encore coquilles St-Jacques snackées et choux fleur à la vanille de Madagascar s’arrosent d’un frais fendant de Vétroz de Régence-Balavaud puis d’un superbe et épicé gamay 2022 de Christophe Rey à Corin-sur-Sierre.

Travers de porc thurgovien confit 12 h © GP

Les desserts (pain perdu revu en « Pain mon amour » avec sa crème de pain au levain et son caramel, plus béret basque façon tarte au chocolat) sont régressifs sur le mode du plaisir d’enfance. Il y a encore le choix du fromage local et le menu du midi qui donne envie de prendre pension sans casser sa tirelire. Voilà, au pays de Crans, une belle adresse à retenir.

Béret basque façon tarte © GP